Berne: Pascal Eschmann a quitté la présidence du Conseil synodal cantonal

Un mandat marqué par la restructuration du diocèse et la visite du pape

Berne, 29 mai 2011 (Apic) Président sortant du Conseil synodal de l’Eglise nationale catholique romaine du canton de Berne, Pascal Eschmann a cédé son siège le 27 mai après avoir exercé son mandat de sept ans. Selon lui, ce retrait permet d’échelonner les autres départs annoncés au Conseil synodal pour la prochaine législature.

Le prochain défi de Pascal Eschmann se situe peut-être en politique: il a rejoint récemment les membres du PDC prévôtois. Quelques jours avant le Synode, il s’est confié à Pascal Tissier, du Service d’information catholique (SIC) du Centre pastoral du Jura.

Question: Pascal Eschmann, comment le Romand que vous êtes a été nommé à la tête de l’exécutif de l’Eglise nationale catholique romaine du canton de Berne?

Pascal Eschmann: Mon implication dans l’Eglise nationale a commencé en juin 2000 avec ma nomination au Conseil synodal. A l’époque, j’étais dans ma huitième année de vice-présidence du conseil de paroisse de Moutier. J’ai donc siégé durant quatre ans au Conseil synodal qui comptait alors 15 membres et, en mai 2004, le Parlement m’a nommé à la présidence. C’était la première fois dans l’histoire de l’Eglise nationale catholique romaine du canton de Berne qu’un Romand était nommé à la présidence. Bon, il faut savoir que cette structure est récente, puisqu’elle a été constituée en 1982 et que je succédais à deux présidents alémaniques. Ce qui était particulier, c’est que dans un canton bilingue ce poste soit confié à un francophone.

Q: Quel est, selon vous, le dossier le plus important que vous avez eu à traiter?

P.E: Lorsque je suis entré en fonction en 2004, c’était une période charnière qui a connu beaucoup de mutations et de changements. Vu la grandeur de son diocèse – réparti sur dix cantons – l’évêque (Kurt Koch, ndlr) s’est plaint du manque de proximité avec la base et a émis le souhait de subdiviser l’évêché en trois régions. C’est à ce moment-là qu’il a mis en place les directions régionales.

Cette restructuration a été l’un de mes premiers dossiers en tant que président du Conseil synodal. J’ai dû mettre en place la direction Sainte-Vérène dans laquelle on retrouve aujourd’hui les abbés Arno Stadelmann, vicaire épiscopal et Jean Jacques Theurillat, délégué épiscopal, et Gudula Metzel, responsable régionale. Ils sont les représentants directs de l’évêque dans les trois régions que sont Soleure, Berne et le Jura. Ils sont aussi les intermédiaires entre l’évêque et le Conseil synodal.

Q: Avez-vous amené des changements ou une touche personnelle, au sein du Conseil synodal?

P.E: Lors du Synode du 27 mai, je présente mon ultime dossier en tant que président. Il s’agit là aussi d’une vision d’avenir qui concerne justement le Conseil synodal. On a eu, il y a deux ou trois ans, une révision de notre constitution dans laquelle j’avais fait réduire de quinze à onze le nombre de membres au Conseil synodal. Aujourd’hui je propose de professionnaliser la structure avec un Conseil synodal composé de six membres, soit le président mandaté à 40% et les cinq autres à 20% (le projet a été accepté, ndlr).

Q: A vous entendre, vous présidez le Conseil synodal bénévolement depuis sept ans?

P.E: Effectivement, c’est un mandat que j’assume bénévolement en marge de ma profession. Je travaille à plein temps à l’Assurance Immobilière du canton de Berne en tant que responsable du soutien technique à la clientèle. J’en profite pour remercier mon employeur, car s’il ne m’avait pas donné son accord, je n’aurais pas pu me présenter en tant que président. Ce mandat représente largement un 30% d’occupation, soit deux grosses journées par semaine à prendre sur les week-ends et les soirées. Bon, ce temps est indemnisé de manière forfaitaire et il y a des jetons de présence, mais ce sont des sommes modestes par rapport à l’ampleur du travail. A titre comparatif, il faut savoir que mon collègue protestant, ou plutôt mon pendant à la présidence du Conseil synodal réformé, est un pasteur engagé à 100% par le canton. C’est une vraie place d’Etat.

Q: Après la nomination d’un nouveau président, resterez-vous membre du Conseil synodal?

P.E: Non, je me retire complètement… Servir et disparaître! Ça fait presque vingt ans que je suis au service de l’Eglise. Il est temps de laisser la place à d’autres.

Q: Quel souvenir garderez-vous de cette étape au Conseil synodal?

P.E: L’événement qui m’a le plus marqué, c’est la visite du pape Jean Paul II à Berne en 2004. Je venais d’être nommé à la présidence… ça reste un souvenir fantastique. Ce qui m’a beaucoup motivé c’est tout ce travail dans l’ombre, tout ce bénévolat au service de l’Eglise. La presse n’en parle jamais, elle préfère les sujets à scandale. C’est dommage.

Q: Vous êtes quotidiennement à Berne, vous rêvez en allemand?

P.E: Non. Je ne suis pas alémanique d’origine et j’étais très mauvais en allemand à l’école. C’est par amour – et de manière autodidacte – que j’ai appris le suisse allemand étant donné que mon épouse Béatrice est d’origine soleuroise.

Q: Pourtant, votre nom n’indique pas que vous êtes Romand?

P.E: Non et pourtant je suis un vrai Jurassien. J’aime dire que je suis né à Delémont en 1961 et que je suis originaire de Vellerat. J’ai passé pratiquement toute ma vie à Moutier, sauf le temps de mes études d’architecte à Lausanne et trois ans à Berne juste après mon mariage. Mon diplôme en poche, j’ai travaillé une douzaine d’années dans le bureau d’architecture de mon père, ici à Moutier. Un bureau que j’ai repris ensuite à mon compte durant près de cinq ans. Mais ça, c’est une autre histoire.

(apic/sic/pt/bb)

webmaster@kath.ch

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/un-mandat-marque-par-la-restructuration-du-diocese-et-la-visite-du-pape/