Rendre la guerre illégale

Jamaïque: Message sur la «paix juste» des Eglises chrétiennes

Kingston, 26 mai 2011 (Apic) «Nous comprenons la paix et l’établissement de la paix comme des éléments indispensables de notre foi commune». Le 24 mai 2011, à Kingston, en Jamaïque, les participants du Rassemblement œcuménique international pour la paix (ROIP) ont adopté un message commun sur la «paix juste». Un texte final qui trace la voie à suivre pour les Eglises membres du Conseil œcuménique des Eglises (COE) et les autres Eglises chrétiennes.

«Nous étions près de 1000 participants, venus de plus de 100 pays, réunis sur le campus Mona de l’Université des Antilles près de Kingston, du 17 au 25 mai 2011. Aujourd’hui, nous avons un message à transmettre aux Eglises et au monde.» La déclaration finale du ROIP, rédigée par un comité de sept membres présidé par l’évêque Ivan Abrahams, de l’Eglise méthodiste d’Afrique australe, reflète la réflexion des participants sur la «paix juste» et esquisse la voie qu’ils entendent suivre à l’avenir. Convaincus que la guerre doit être déclarée hors la loi, ils expriment leur conviction que la «paix juste» est l’affaire de tous.

Après avoir rappelé que «la paix et l’établissement de la paix sont des éléments indispensables de notre foi commune», le message souligne: «Avec nos partenaires d’autres religions, nous avons reconnu que la paix est une valeur centrale dans toutes les religions et que la promesse de la paix s’adresse à toutes les personnes, quels que soient leurs traditions et leurs engagements.»

«Agents de la justice et promoteurs de la paix juste»

Réaffirmant leur inquiétude, leur compassion, leur solidarité et leur amour pour les populations qui aspirent à la paix et à la fin de leurs souffrances, les participants ont reconnu «que les chrétiens ont souvent été complices de systèmes fondés sur la violence, l’injustice, le militarisme, le racisme, le castisme, l’intolérance et la discrimination.» Et de demander à Dieu «de nous pardonner nos péchés et de nous transformer en agents de la justice et promoteurs de la paix juste.»

«Enseigner la non violence aux puissants»

Esquissant la voie qu’ils entendent suivre à l’avenir, les participants ont déclaré que «les Eglises doivent aider à distinguer les choix quotidiens qui peuvent mettre fin aux abus et promouvoir les droits humains, la justice de genre, la justice climatique, la justice économique, l’unité et la paix.» Et d’affirmer: «En tant qu’Eglises, nous sommes en mesure d’enseigner la non violence aux puissants, si seulement nous l’osons. Car nous sommes les disciples de celui qui est venu comme un petit enfant sans défense, qui est mort sur la croix, qui nous a dit d’abandonner nos épées, qui nous a enseigné à aimer nos ennemis et qui est ressuscité des morts.» Aussi les participants appellent les «gouvernements nationaux à prendre des mesures immédiates pour réorienter leurs ressources financières en faveur de programmes qui encouragent la vie plutôt que la mort.»

«Soit l’Eglise accepte l’appel à la paix juste…»

La déclaration, qui clôt le Décennie œcuménique «vaincre la violence» (2001-2010), devrait être repris lors de l’Assemblée du COE qui se déroulera à Busan, en Corée du Sud en 2013, sous le thème «Dieu de la vie, conduis-nous vers la justice et la paix».

L’évêque Ivan Abrahams est convaincu de la pertinence de ce message: «A bien des égards, ce Rassemblement est une étape importante dans la marche vers la paix juste. Ce message s’adresse à nous-mêmes, à nos Eglises et institutions dépendant des Eglises, mais aussi au monde meurtri et brisé, que Dieu aime tant.»

Si les participants au ROIP doivent se féliciter de ce qu’ils ont vécu, ils ne doivent pas s’en satisfaire. D’après le Père Fernando Enns, qui a présidé le comité de préparation du ROIP: «Notre cheminement doit se poursuivre: vous et moi, nous devrons nous rendre mutuellement des comptes. Soit l’Eglise accepte l’appel à la paix juste, soit elle n’est tout simplement pas l’Eglise».

Encadré

A la recherche de la «Paix juste»

Le ROIP clôt la Décennie «vaincre la violence» (DVV), lancée par le Conseil Oecuménique des Eglises (COE). Du 18 au 25 mai 2011, un millier de responsables religieux du monde entier se sont réunis à Kingston, pour approfondir le concept de la «Paix juste» et analyser les progrès récents accomplis à ce sujet.

La réflexion des participants a porté sur quatre thématiques: «Paix dans la communauté», «Paix avec la terre», «Paix dans l’économie» et «Paix entre les peuples». Le rassemblement comprenait des moments de prière, d’étude biblique, des événements artistiques, des visites aux projets de partenaires locaux, des séminaires, des ateliers, des manifestations culturelles, des exposés et des débats. (apic/com/amc)

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