Suisse: Amnesty International publie son rapport annuel 2011

Des changements historiques qui ne tiennent qu’à un fil

Berne, 13 mai 2011 (Apic) Amnesty International a publié son rapport annuel 2011, le 13 mai. Malgré les violations répétées des droits humains à travers le monde, l’ONG veut croire à des «changements historiques».

En 2010, Amnesty International a recensé des restrictions à la liberté d’expression dans 89 pays. L’organisation a demandé la libération de prisonniers d’opinion dans 48 pays, a enquêté sur des tortures et mauvais traitement dans 98 pays et a dénoncé des procès inéquitables dans 54 pays.

Pourtant, dans la préface du rapport annuel 2011, Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International, ose l’optimisme: «L’année 2010 pourrait bien entrer dans les annales comme un moment charnière, qui a vu militants et journalistes se tourner vers les nouvelles technologies pour clamer la vérité face au pouvoir et, ce faisant, exiger davantage de respect des droits humains. Le moment où, aussi, un certain nombre de régimes répressifs se sont retrouvés confrontés à la perspective bien réelle d’une fin peut-être prochaine.» Des changements historiques qui ne tiennent malheureusement qu’à un fil.

Bilan mitigé en Suisse

Au niveau Suisse, le bilan reste mitigé. Amnesty International relève des développements positifs, comme la création d’une Commission fédérale pour la prévention de la torture et d’un Centre de compétences pour les droits humains. Elle salue également la signature, par la Suisse, de la Convention contre les disparitions et l’accueil de trois ex-détenus de Guantanamo.

Mais l’ONG déplore l’acceptation de «l’initiative sur le renvoi» qui constitue «un grand pas en arrière». Le renvoi d’étrangers reconnus coupables de délits, sans aucune possibilité de recours, constitue une violation des obligations internationales du pays, estime Amnesty. L’organisation de défense des droits humains souligne également les critiques de diverses instances onusiennes. Et de condamner «l’usage parfois excessif de la force par la police lors d’arrestations, en particulier lors d’interrogatoires de ressortissants étrangers.»

Amnesty souffle 50 bougies

Le rapport annuel paraît deux semaines avant la célébration du 50e anniversaire d’Amnesty International, le 28 mai 2011. Ce jour-là, en 1961, un avocat britannique, Peter Benenson, avait lancé un appel en faveur des prisonniers oubliés.

Depuis 50 ans, Amnesty International travaille à la promotion des droits humains dans le monde entier, avec parfois de beaux succès. En 1984, l’ONU a par exemple adopté la Convention contre la torture, à la suite d’actions de pression menées par l’ONG. (apic/com/amc)

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