Le président Bernhard Sassmann démissionne
Genève/Vienne, 5 mai 2011 (Apic) L’Autrichien Bernhard Sassmann, président de l’Union catholique internationale de la presse (UCIP) depuis l’assemblée de Rome en novembre 2009, jette l’éponge. Rejetant en bloc les reproches du Vatican, il affirme avoir voulu relancer cette organisation qui a perdu ces dernières années le soutien de maisons de presse importantes, à l’instar de Bayard Presse en France, et d’Associations de la presse catholique, notamment aux Etats-Unis et au Canada.
L’UCIP, une organisation de professionnels des médias basée à Genève, traverse une profonde crise depuis plusieurs années. En mars dernier, le Vatican a décidé de sanctionner l’organisation pour ses manquements: l’UCIP s’est en effet vu sommée de retirer de son nom l’adjectif «catholique». En vertu du droit canonique (*), elle n’a donc, désormais, plus le droit de porter le titre de catholique. La réponse de responsables de l’UCIP est une tentative de refonder l’organisation sous un autre nom. Le site internet www.ucip.ch est désormais inaccessible.
Confirmant sa démission, Bernhard Sassmann a déclaré jeudi 5 mai à l’Apic être «lassé des intrigues» qui gangrènent l’UCIP depuis plusieurs années et vouloir garder toute son énergie pour sa propre entreprise de communication à Vienne. Le publiciste autrichien a cependant déclaré à l’Apic qu’il appuyait le changement de nom de l’UCIP qui devrait devenir en novembre prochain l’Organisation internationale de catholiques dans les médias (OICM – ICOM). Mais Bernhard Sassmann, le fils de l’éditeur Hanns Sassmann qui fut notamment président de l’UCIP de 1980 à 1986, ne souhaite pas y occuper une quelconque fonction dirigeante. La nouvelle organisation, qui veut récupérer l’héritage de l’UCIP, devrait tenir son assemblée générale le mercredi 23 novembre 2011 à Verbania, en Italie.
Bernhard Sassmann a expliqué la position officielle de l’organisation dans une lettre datée du 28 avril 2011 envoyée au cardinal Stanislaw Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs (CPL) à Rome. Dans cette missive au ton très peu diplomatique, le président souligne que la décision du CPL de révoquer le décret de reconnaissance de l’UCIP daté du 15 décembre 2004 en faisant mention du Canon 326 § 1 du code de droit canonique (**) invalidait dès à présent sa position comme président de cette organisation. «En clair, dit-il, j’ai démissionné et je ne veux plus occuper de fonction de direction dans la nouvelle organisation», qu’il voit pourtant comme «une chance pour un nouveau départ».
Dans un envoi non signé, l’UCIP explique vouloir changer de nom en raison de «la rapidité des nouveaux développements constatés dans le monde dans le domaine des médias». Sans faire nulle part mention de la crise et de la sanction du Vatican, la note précise qu’»il a été décidé, dans ce contexte, de créer l’Organisation internationale de catholiques dans les médias (OICM – ICOM), dans le prolongement des réflexions et débats menés au cours de plusieurs assemblée, ces dernières années». «En utilisant le mot ’catholiques’, l’Organisation mondiale donne une importance aux valeurs et convictions que ses membres et amis veulent promouvoir à travers le monde. C’est une initiative de catholiques ouverts à tous les professionnels de toutes confessions et opinions», peut-on encore lire dans ce document en 9 points.
(*) Canon 300. Aucune association ne prendra le nom de «catholique» sans le consentement de l’autorité ecclésiastique compétente, selon le Canon 312.
(**) Canon 326 § 1. L’association privée de fidèles s’éteint selon ses statuts; elle peut être aussi supprimée par l’autorité compétente si son activité cause un grave dommage à la doctrine ou à la discipline ecclésiastique, ou provoque du scandale chez les fidèles.
Les origines de l’UCIP remontent à 1927, année où plusieurs journalistes français, allemands, autrichiens et suisses créent l’Office international des journalistes catholiques, afin de promouvoir un journalisme basé sur des valeurs solides. En 1930 se déroule à Bruxelles, en Belgique, le premier Congrès mondial de la presse catholique et, en 1936, naît à Rome l’Union Internationale de la Presse Catholique. Après les années difficiles de la Deuxième Guerre mondiale, l’association relance ses activités à l’occasion du congrès mondial qui s’est tenu dans la capitale italienne en 1950. A partir de 1966, année où est adoptée la dénomination actuelle, l’UCIP s’ouvre à tous les professionnels catholiques travaillant dans le monde de l’information séculière et religieuse et, en 1987, elle fonde un Réseau international de jeunes journalistes, qui regroupe aujourd’hui des journalistes de moins de 35 ans travaillant sur tous les continents. Reconnue jusqu’en 2011 par le Saint-Siège comme organisation internationale catholique (OIC), l’UCIP était membre de la Conférence des OIC. En tant qu’ONG, elle possède un statut consultatif auprès de l’ECOSOC et de l’UNESCO.
Dans le répertoire des associations internationales de fidèles du Conseil pontifical pour les laïcs à Rome, l’UCIP déclare que pour atteindre ses objectifs, elle «privilégie la fidélité au magistère de l’Eglise et la collaboration avec d’autres organisations internationales de journalistes, confessionnelles ou non confessionnelles». Le site internet de l’UCIP – www.ucip.ch – est désormais désactivé. (apic/be)
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