Berne: Lancement de la campagne de l’Eglise catholique «A la pêche aux bonnes dépêches»
Berne, 3 mai 2011 (Apic) S’il ne s’agit pas de camoufler ou de nier les mauvaises nouvelles concernant l’Eglise catholique, les responsables ecclésiaux, les baptisés et en particulier les médias de l’Eglise ont un défi clair à relever: ils doivent aussi répandre les bonnes nouvelles, a souligné mardi 3 mai à Berne Mgr Martin Werlen. L’Abbé d’Einsiedeln, responsable des médias au sein de la Conférence des évêques suisses (CES), lançait à la «Maison ouverte La Prairie» la campagne du dimanche des médias 2011 intitulée, de manière plaisante, «A la pêche aux bonnes dépêches».
Les aspects négatifs font certainement partie de la réalité de l’Eglise, a-t-il souligné, mais il ne faut pas oublier les nouvelles positives, si l’on veut une information complète, exacte et précise. Plus encore «les bonnes nouvelles sont à l’origine de l’Eglise, elles sont la vie de l’Eglise, aujourd’hui aussi», a lancé Mgr Werlen. Il faut reconnaître avec gratitude les «grandes choses» qu’accomplissent les baptisés «de manière à obtenir une image fidèle de l’Eglise et de sa vie». Et parmi les belles choses qui – la plupart du temps malheureusement -passent inaperçues dans l’Eglise, il faut relever l’immense bénévolat des fidèles.
870›000 femmes et hommes en effet oeuvrent bénévolement au sein de l’Eglise catholique, a ainsi relevé Daniel Kosch, secrétaire général de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ). Ce chiffre impressionnant est tiré du «Freiwilligen-Monitor 2010», élaboré par la Société suisse d’utilité publique, en partenariat avec l’Office fédéral de la statistique (OFS), qui publie un rapport à ce sujet dans le cadre de l’Année européenne du bénévolat. Il montre que parmi les catholiques, 29 % des femmes et 25 % des hommes s’engagent dans le bénévolat. En chiffres, cela signifie que 870’000 catholiques effectuent régulièrement des tâches bénévoles.
Certes, a reconnu Daniel Kosch, l’Eglise actuellement traverse des temps difficiles: sorties d’Eglise, fermetures d’églises faute de moyens financiers ou de fidèles, manque de prêtres, distance croissante à l’égard de l’institution… Mais face à cette vision déprimante, il a invité à «changer de perspective» et à voir que les aspects catastrophiques et sans issue ne forment pas l’entier de la réalité. Il faut reconnaître que des ressources sont toujours là, qu’on peut utiliser et renforcer.
Ainsi, estime-t-il, la campagne «A la pêche aux bonnes dépêches» peut être une pierre à apporter à cette thérapie contre «la dépression collective» qui affecte l’Eglise. Il faut avoir le courage de reconnaître ses propres échecs, et y puiser des forces pour les dépasser, a-t-il insisté en rappelant les sources de la foi chrétienne et le renouveau du matin de Pâques.
Pour illustrer l’engagement bénévole des chrétiens à la base, les organisateurs de la campagne avaient invité Lisette Steiner, qui a témoigné de l’importance sociale du bénévolat en expliquant le travail de la «Maison ouverte La Prairie» à la paroisse de la Sainte-Trinité à Berne. 200 repas y sont distribués chaque semaine aux personnes dans le besoin, sans distinction, que ce soit des sans-papiers, des Roms, des malades du sida ou des personnes isolées ou socialement marginalisées. Sur les 30 ans d’existence de «La Prairie», cela représente environ 300’000 repas préparés par les bénévoles de la maison – sans un seul franc de salaire! Entre 50 et 60 personnes – des chrétiens de diverses confessions, des athées, des musulmans, voire des bouddhistes – mettent ainsi leur temps à disposition.
«Les gens que nous recevons à «La Prairie» ne sont ni des «clients», ni des «patients» ou des «cas sociaux», mais ce sont des «hôtes», précise Lisette Steiner. Cette aventure – une organisation sans hiérarchie, pratiquant la démocratie de base, qui dure depuis trois décennies! – est soutenue par les paroisses de Berne, des collectes, ainsi que par des dons en nature.
Le traditionnel «Dimanche des médias» est célébré par l’Eglise catholique dans le monde entier. Il a lieu en Suisse le week-end du 4 et 5 juin prochain. Il a pour but de sensibiliser les fidèles et l’opinion publique à la nécessité de l’activité médiatique de l’Eglise. La collecte de ce «Dimanche des médias» sert à soutenir ses propres médias (portails internet, agence de presse Apic, centres catholiques de radio et télévision CCRT et KM, bulletins paroissiaux, présence sur les réseaux sociaux, etc.)
La campagne «A la pêche aux bonnes dépêches» souhaite récolter, sur internet, divers témoignages d’engagements bénévoles, a expliqué Laure-Christine Grandjean, du service d’information de la Conférence des évêques suisses (CES). Ces messages doivent être un remerciement aux personnes engagées dans le bénévolat, mais aussi un encouragement à poursuivre cet engagement «malgré les problèmes non résolus de l’Eglise». La tâche des médias de l’Eglise est ici de donner un visage au bénévolat.
Pour le lancement de la campagne, des affiches et flyers ont été distribués dans toute la Suisse aux quelque 2’000 paroisses et communautés religieuses catholiques qui les diffuseront ces prochains jours. La campagne dure jusqu’au «Dimanche des médias» (4-5 juin), lors duquel une collecte sera organisée en faveur des médias de l’Eglise.
«Le bruit fait peu de bien, le bien fait peu de bruit», selon la célèbre formule attribuée à François de Sales, patron des journalistes. Cette phrase est un encouragement à montrer le bien qui se fait souvent en silence, partout où des fidèles s’engagent bénévolement pour leur prochain. Tout ce bénévolat, les médias d’Eglise ont à le mettre en évidence, à lui donner un visage. Il fait partie des bonnes nouvelles de l’Eglise. Ces «bonnes dépêches» peuvent être annoncées à: www.mehr-good-news.ch; www.bonnesdepeches.ch; www.buone-notizie-in-piu.ch. Voir aussi: http://www.dimanchedesmedias.ch (apic/be)
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