Par ses inventions et son orgueil, l’humanité cherche à être comme Dieu
Rome, 17 avril 2011 (Apic) Benoît XVI a déploré que les hommes, orgueilleux, soient remplis du «désir d’être comme Dieu», en présidant la messe du dimanche des Rameaux, place Saint-Pierre, dans la matinée du 17 avril. Lors de cette célébration qui marquait aussi la 26e JMJ sur le thème «Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi», le pape a assuré que si les inventions des hommes avaient fait grandir le bien, elles avaient aussi augmenté les «possibilités du mal», se présentant comme des «tempêtes menaçantes» pour l’histoire.
«Depuis toujours, les hommes ont été remplis – et aujourd’hui ils le sont plus que jamais – du désir d’être comme Dieu, d’atteindre eux-mêmes la hauteur de Dieu», a ainsi déploré le pape devant des milliers de fidèles à l’ouverture de la Semaine sainte. Le souverain pontife a aussitôt relevé que «dans toutes les inventions de l’esprit humain», les hommes cherchaient «à obtenir des ailes pour pouvoir s’élever à la hauteur de l’Etre, pour devenir indépendants, totalement libres, comme Dieu l’est».
«Nombreuses sont les choses que l’humanité a pu réaliser», a poursuivi le pape. Et de préciser : «Nous sommes capables de voler. Nous pouvons nous voir, nous écouter et nous parler d’un bout à l’autre du monde. Toutefois, la force de gravité qui nous tire vers le bas est puissante». Ainsi, à ses yeux, «ce n’est pas seulement le bien qui a grandi» avec les capacités des hommes. «Les possibilités du mal ont aussi augmenté et se présentent comme des tempêtes menaçantes au-dessus de l’histoire», a-t-il ajouté avant de penser aux «catastrophes qui, ces derniers mois, ont affligé et continuent d’affliger l’humanité».
Le pape a alors expliqué qu’il y avait «d’abord la force de gravité» qui tirait «vers le bas – vers l’égoïsme, vers le mensonge et vers le mal ; la gravité qui nous abaisse et nous éloigne de la hauteur de Dieu». «D’autre part, a poursuivi le souverain pontife, il y a la force de gravité de l’amour de Dieu : le fait d’être aimé de Dieu et la réponse de notre amour nous attirent vers le haut. «L’homme se trouve au milieu de cette double force de gravité», a soutenu le pape.
«Tout seuls, nous sommes trop faibles pour élever notre cœur jusqu’à la hauteur de Dieu», a ensuite confié Benoît XVI avant d’ajouter que «Dieu lui-même doit nous tirer vers le haut».
Aux très nombreux jeunes présents place Saint-Pierre, le pape assis sur un trône rouge et or a affirmé que «les grandes conquêtes de la technique ne nous rendaient libres et n’étaient des éléments du progrès de l’humanité» que si nous étions «à la recherche de la vérité, à la recherche de Dieu lui-même». Le pape a alors invité les hommes à abandonner «l’orgueil de vouloir eux-mêmes se faire Dieu». «Nous avons besoin de lui», a aussitôt confié le pape.
Comme à l’accoutumée, Benoît XVI, au lendemain de ses 84 ans, avait introduit la messe depuis le pied de l’obélisque situé au centre de la place Saint-Pierre, les épaules recouvertes d’une grande chape rouge et or, une branche de palmier entre les mains. Puis, accompagné de cardinaux et d’évêques, il s’était rendu en procession, en papamobile découverte, jusqu’à l’autel sur le parvis de la basilique vaticane. Au cours du long récit de la Passion du Christ, le pape s’était agenouillé pour quelques instants à l’évocation de sa mort.
Aux côtés du pape, concélébraient le cardinal Agostino Vallini, vicaire de Rome et Mgr Schiavon, évêque auxiliaire de Rome pour le secteur Sud, le cardinal Stanislaw Rylko et Mgr Josef Clemens, respectivement président et secrétaire du Conseil pontifical pour les laïcs, dicastère qui organise les JMJ. Ils étaient entourés de nombreux cardinaux et évêques de la curie romaine.
Des centaines de branches d’olivier, ainsi que des arbres centenaires en provenance de la région italienne des Pouilles, décoraient la place Saint-Pierre pour rappeler les feuillages jetés à terre par la foule de Jérusalem lors de l’entrée du Christ dans la ville. La place était aussi décorée de branches de palmier tressées, réalisées à Bordighera et Sanremo, non loin de la frontière française. (apic/imedia/lb/bb)
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