Avec la participation de chrétiens de Genève
Genève, 8 avril 2011 (Apic) Le 8 avril 1971, des Roms de plusieurs pays d’Europe fondaient à Londres l’Union romani internationale. Ils se dotèrent d’un drapeau et d’un hymne. C’est ainsi qu’est née la Journée internationale de Roms, une Journée dont on fête ce vendredi 8 avril à Genève le 40ème anniversaire, avec la participation, entre autres, de groupes de chrétiens qui cheminent avec eux.
En octobre dernier, environ 300 personnes répondaient à l’invitation à une rencontre sur la situation des Roms, dans les locaux de la paroisse du Sacré Cœur. Organisateurs: la Commission Tiers-Monde de l’Eglise Catholique (COTMEC), Caritas et Mesemrom, association de défense et de soutien des Roms de passage à Genève. Cette soirée a permis un échange entre Genevois et Roms, échange verbal, mais aussi par la musique et la nourriture: on a entendu des musiciens des rues et dégusté un plat typique cuisiné par des jeunes femmes roms.
A la suite de cet événement, une plateforme a été créée pour tenter de répondre aux préoccupations suscitées par la présence de Roms à Genève et pour améliorer leur sort. Cela selon trois axes : l’information, le politique et le social.
Information: des jeunes ont conçu une série d’affiches destinées à faire mieux connaître les Roms et à lutter contre les préjugés. En particulier contre le sentiment d’un envahissement, alors que les Roms, certes bien visibles, ne sont guère plus de deux cents en même temps dans le canton.
Politique: on est en train d’élaborer le texte d’une pétition demandant l’annulation de la loi de 2007 qui interdit la mendicité. Une loi qui a suscité la polémique et est inefficace : les mendiants n’ont nullement disparu – apparemment leur nombre est resté stable. Par ailleurs, la perception des amendes qui leur sont infligées s’avère compliquée et fort onéreuse.
Social: un groupe s’efforce de faire en sorte que les Roms soient mieux au fait de leurs droits sociaux et connaissent les lieux où ils peuvent manger, prendre une douche ou recevoir des soins. Il devient aussi urgent d’améliorer l’accueil dans les paroisses, notamment en proposant une formation à ceux qui sont chargés de recevoir les démunis.
Il importe surtout de faire un pas les uns vers les autres et de nouer des liens. C’est pourquoi les logos de l’Église catholique, de la COTMEC et d’un groupe de jeunes, le Migract, figurent sur les papillons annonçant la Journée international du 8 avril. En fin d’après-midi, sur la plaine de Plainpalais où les Roms ont l’habitude de se réunir, il y aura du football et un atelier d’écriture de banderoles sur lesquelles on inventera des slogans. On entendra ensuite, à la Maison des associations toute proche, une conteuse tsigane, Nouka Maximoff, fille de l’écrivain rom Matéo Maximoff.
La semaine suivante, du 15 au 17 avril, le groupe Kesaj Tchavé se produira à Genève et à Morges, sous l’égide de Mesemrom, de Caritas, de l’Eglise catholique et de la COTMEC. Il s’agit d’une troupe fondée en l’an 2000 dans des bidonvilles de Slovaquie par un musicien et une éducatrice de rue désireux d’aider des jeunes Roms en difficulté, à travers la musique et la danse. Cette troupe a déjà conquis un vaste public dans plusieurs pays. Elle se rendra d’abord dans une école primaire dont les élèves se sont préparés à la recevoir. Elle aura un moment de partage avec la communauté rom avant de présenter son spectacle dans l’aula du collège de Staël, puis en plein air à Morges.
Des occasions de mieux se connaître, à travers les contacts et la culture. Et de prendre conscience de la souffrance d’un peuple d’une dizaine de millions de personnes, enraciné en Europe depuis la fin du Moyen-âge, esclave en Moldavie et en Malachie jusqu’au milieu du XIXème siècle, victime d’extermination par les nazis, laissé-pour-compte dans les pays de l’Est, expulsé de France. (apic/mba/bb)
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