Suisse: La RKZ a siégé à Lucerne les 25 et 26 mars
Lucerne, 31 mars 2011 (Apic) La révision de la clé de répartition des contributions dues par les membres a été au centre de l’assemblée de printemps de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (CCCRS/RKZ) tenue à Lucerne les 25 et 26 mars. Les participants ont en outre découvert de plus près les domaines d’activité et les défis actuels de Caritas Suisse puis visité les nouveaux locaux de l’Université de Lucerne.
Les objets inscrits usuellement à l’ordre du jour de l’assemblée plénière de printemps, soit le rapport d’activité, les comptes et le bilan annuels, n’ont guère donné matière à discussion. Il s’agissait de prendre acte du bon résultat comptable, de l’importance du travail accompli par la présidence, les diverses commissions et le secrétariat général.
Parmi les projets pour 2011, certains revêtent un caractère particulier. Le réaménagement de la clé de répartition des contributions dues à la Conférence centrale et pour le financement des tâches nationales de migratio, l’office de la Conférence des évêques suisses pour la pastorale des migrants, a été approuvé.
La mise en route des nouvelles structures et procédures adoptées pour le cofinancement et développement d’une collaboration à caractère plus contraignant avec la Conférence des évêques suisses (CES) et l’Action de Carême (AdC) a été également discutée.
Autre préoccupation à l’ordre du jour : la maîtrise des répercussions du recul des recettes de la collecte de l’Action de Carême sur le cofinancement des tâches à l’échelon de la Suisse et des régions linguistiques.
Les délégués ont en outre débattu de l’évaluation et de la restructuration des offres de formation pour les collaborateurs pastoraux avec la participation de la CES, de l’AdC, de la Commission de planification pastorale (PPK) et des institutions concernées ainsi que du renforcement de la portée contraignante des dispositions arrêtées dans le cadre du dialogue avec la Conférence des évêques suisses.
Après la présentation d’un projet initial de révision de la clé de répartition à fin 2010, une procédure de consultation a été menée auprès des membres de la RKZ. Lors de la première lecture du projet de nouveau règlement, le modèle proposé, conçu avec l’aide du bureau de conseil spécialisé Ecoplan, a fait l’objet d’une large approbation. Quant à la proposition d’intégrer dans la clé de répartition les contributions versées pour le financement des tâches accomplies à l’échelon national par migratio, elle a été approuvée à une nette majorité, même si plusieurs membres pour lesquels ce changement entraînera une charge accrue ont manifesté leur opposition.
Le budget global de migratio a suscité un débat très animé. Le montant arrêté n’a pas donné lieu à contestation, mais plusieurs membres de l’assemblée ont exprimé leur incompréhension face au projet de transférer à l’échelon régional diverses tâches accomplies et financées jusqu’ici au niveau suisse, sans pour autant réduire le budget national. Les raisons de ces réactions ne sont pas uniquement liées à des préoccupations financières. Elles résultent aussi de divergences d’opinion sur la manière d’organiser la pastorale des minorités linguistiques et leur intégration dans la vie ecclésiale dans son ensemble.
La Fondation pour la Garde suisse pontificale s’est adressée à la Conférence centrale afin de lui demander l’octroi d’un subside destiné à verser aux membres de la Garde des allocations pour enfants correspondant à celles touchées usuellement en Suisse. La fondation fait valoir notamment que les enfants doivent être scolarisés dans une école suisse à Rome et que cela entraîne des charges supplémentaires pour ces familles. Quand bien même un tel financement n’entre pas dans la mission fondamentale de la Conférence centrale, une majorité a approuvé l’inscription au budget d’une somme supplémentaire de CHF 50’000.-, pour les années 2012–2014.
L’assemblée a également été l’occasion de découvrir la nouvelle bâtisse qui abritera l’Université de Lucerne dès l’automne prochain. L’offre de cours et la faculté de théologie ont été présentées. Le directeur administratif de l’Université, Franz Hupfer, a affirmé que l’avenir de cette faculté n’était pas remis en cause par les organes dirigeants de l’alma mater, malgré des débats récurrents à ce sujet. Conjointement avec l’Action de Carême, la Conférence centrale soutient financièrement l’Institut de pédagogie religieuse (RPI), la formation théologique ouverte aux non-bacheliers rattachés à l’Université de Lucerne. Des subsides sont également alloués à l’Institut para-universitaire de formation permanente dans le domaine théologique (IFOK) ainsi qu’à la chaire de droit canonique et de droit public ecclésiastique.
Orateur invité, Hugo Fasel, directeur de Caritas Suisse, a brossé un portrait de l’œuvre d’entraide qui est aujourd’hui la plus importante du pays. Il a articulé son exposé autour des lignes directrices de l’institution intitulées «Caritas et moi». A ses yeux, les points forts de Caritas résident avant tout dans l’organisation en réseau à l’échelon national et international. Ces deux niveaux de réseautage sont garants d’une bonne information et d’une proximité étroite avec les réalités sociales.
Le schéma du réseau suisse a retenu plus particulièrement l’attention des membres de l’assemblée dans la mesure où les seize antennes régionales de Caritas reçoivent régulièrement des subsides de l’Eglise. Les montants alloués et les liens entretenus avec la communauté ecclésiale peuvent cependant varier considérablement.
Prenant pour exemples les tragédies qui se déroulent actuellement en Afrique du Nord (Libye) et au Japon, le directeur de Caritas a décrit également la procédure en matière d’aide d’urgence et expliqué les raisons pour lesquelles il est parfois préférable d’attendre pour engager les dons recueillis plutôt que d’agir dans la précipitation. La Conférence centrale a décidé d’allouer une contribution à caractère unique pour soutenir le travail de Caritas dans les foyers de crise actuels.
Cette identification à un mandat, telle qu’exprimée par le slogan de Caritas dans sa version allemande «Ich bin Caritas» (en français: «Caritas et moi»), a inspiré les discussions. «Nous sommes la Conférence centrale»: telle est la conviction qui doit animer les organisations ecclésiastiques cantonales pour garantir la bonne marche et le financement solidaire des tâches accomplies par l’Eglise au niveau suisse et à l’échelon des régions linguistiques. (apic/com/mp)
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