Le nombre d’exécutions en constante augmentation en Iran
Lausanne, 28 mars 2011 (Apic) Amnesty International a documenté en 2010 l’exécution de 527 personnes dans 23 pays. En raison du manque de données en provenance notamment de la Chine et de l’Iran, le nombre de cas non déclarés reste élevé. C’est là une des conclusions principales du rapport annuel sur la peine de mort publié lundi 28 mars par l’organisation de lutte pour les droits humains.
La situation est tout particulièrement dramatique en Iran.
Par une action publique le lundi 28 mars à Berne, Amnesty International (AI) voulait attirer l’attention sur les 120 exécutions auxquelles il a été procédé dans ce pays au cours des seuls mois de janvier et février 2011.
AI a mené lundi sur la Waisenhausplatz de Berne son action «Stop aux exécutions en Iran», en recouvrant les lieux de plaques commémoratives sur lesquelles figurent les noms des 120 personnes exécutées depuis le début de l’année en Iran. Les passants ont reçu des fleurs qu’ils ont pu déposer sur les plaques commémoratives.
Le nombre d’exécutions recensées par Amnesty International a diminué, passant de 714 en 2009 à 527 en 2010. Le nombre total d’exécutions est certainement beaucoup plus élevé en raison notamment de l’attitude de la Chine. Ce pays traite en effet les statistiques sur les condamnations à mort et les exécutions comme un secret d’Etat. La Chine a procédé, à elle seule, à plus d’exécutions que le reste du monde. Amnesty International estime que plusieurs milliers de détenus ont été exécutés dans ce pays.
En 2010, le Gabon a aboli la peine de mort, élevant désormais à 139 le total des pays qui ont renoncé, en droit ou en pratique, à ce châtiment cruel. Sur les 58 pays qui prononcent encore des peines capitales, moins de la moitié (23 pays) ont procédé à des exécutions l’an dernier. La Chine, l’Iran, l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis et le Yémen continuent en particulier à s’opposer à la tendance mondiale vers l’abolition.
En Europe, la Biélorussie reste le seul pays à appliquer encore la peine de mort. En mars 2010, deux prisonniers ont été exécutés et les autorités ont prononcé trois nouvelles condamnations à mort cette même année. Mis à part le cas exceptionnel de la Chine, aucun autre pays n’a exécuté autant de personnes que l’Iran. Les autorités iraniennes ont admis l’exécution de 252 prisonniers, dont cinq femmes et un mineur. Amnesty a cependant reçu des informations dignes de foi indiquant qu’il a été procédé au moins à 300 autres exécutions en 2010.
En Iran, la peine de mort est souvent utilisée comme arme contre l’opposition. La lapidation demeure une sanction légale pour le crime «d’adultère entre personnes mariées». Au moins dix femmes et hommes sont actuellement menacés de cette forme particulièrement cruelle d’exécution. Les procès ne durent parfois que quelques minutes et le droit à un avocat est souvent refusé aux accusés pendant la procédure d’instruction. Les inculpés sont de plus souvent torturés ou maltraités en prison. (Cf. Situation des droits humains en Iran – www.amnesty.ch/fr/pays/moyen-orient-afrique-du-nord/iran) (apic/com/be)
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