Portes ouvertes avant les travaux
Fribourg, 18 mars 2011 (Apic) Le couvent des Cordeliers à Fribourg (Suisse) se dévoile, l’après-midi du 18 et 19 mars 2011, avant de revêtir sa nouvelle robe. Les travaux de rénovation, estimés à 15 millions de francs, vont s’échelonner jusqu’en 2014. Le plus vieux cloître franciscain de Suisse a un urgent besoin de retrouver une nouvelle jeunesse.
Les portes ouvertes au couvent des Cordeliers ont attiré de nombreux curieux. On attendait 300 personnes par après-midi. Le chiffre risque bien d’être dépassé. Il n’est pas nécessaire de visiter les différents étages, pour se rendre compte de la nécessité de restaurer les 8’000 m2 de bâtiments. Construit il y a 300 ans, le couvent n’a pas connu de travaux importants depuis 1937, date où un incendie a détruit une partie de l’édifice. Ils sont donc d’envergure: chauffage, électricité, canalisations, sanitaires, humidité, peinture, redistribution des locaux… Le Père Vincent Cosatti a confié à «La Liberté» que «Le bâtiment est dans un piteux état. De plus, les espaces sont mal utilisés». Il faut repenser les fonctionnalités. Le projet est confié à l’architecte fribourgeois Stanislas Rück. La rénovation devrait durer trois ans. L’architecte a présenté et expliqué les six étapes aux personnes présentes.
La priorité est accordée au remplacement du chauffage. Il sera désormais alimenté au gaz, avec des panneaux solaires en appoint. Deuxième étape, l’aménagement d’un nouvel espace, sous le parking actuel. Il regroupera les 35’000 ouvrages de la grande bibliothèque, les manuscrits médiévaux, les incunables, les parchemins et autres documents, ainsi que les archives du couvent, l’atelier de restauration de livres anciens et des salles de lecture.
La troisième étape affectera le réaménagement du bâtiment du Père Girard. Ce rajeunissement permettra de louer des bureaux. En prolongement, et c’est la quatrième étape, on repensera les chambres mises à disposition des étudiants aux étages supérieurs. Studios et appartements de 4 pièces permettront d’accueillir désormais 54 étudiants; 10 de plus qu’actuellement. La cinquième étape touchera les espaces réservés à la communauté religieuse. Enfin, la dernière étape concernera l’extérieur: le jardin du couvent.
Une partie des charges est assumée par la Confédération et le Canton de Fribourg. Pour le reste, la communauté lance une campagne de dons. Elle espère également le soutien de fondations. Il faut encore trouver entre 3 et 4 millions de francs, a déclaré le Père Pascal Marquard. La communauté s’est donc adressée à une société de «fondraising». Elle a également créé l’association «Amis du couvent des Cordeliers Fribourg», qui entend maintenir, faire connaître et aider financièrement la communauté. Son objectif est de soutenir les efforts spirituels et pastoraux, culturels et artistiques, caritatifs et sociaux, ainsi que scientifiques des Pères Cordeliers. Les «Amis» se réuniront, le lundi 21 mars, à la rue de Morat à Fribourg. Ils comptent une centaine de personnalités du monde politique et économique, a confié le Père Marquard à l’Apic.
La fondation du couvent fribourgeois date de 1256. Un riche bourgeois de la cité, Jakob von Riggisberg, a légué par testament aux frères mineurs sa maison et un terrain en ville, avec la clause suivante: l’obligation de construire une église et un couvent dans les trois ans. Du premier couvent et de l’église, il ne subsiste rien aujourd’hui; les fouilles archéologiques l’ont démontré. Les seuls éléments visibles de l’époque médiévale sont le chœur et l’ancienne sacristie, du premier quart du XIVe siècle.
Du début du XVe siècle jusqu’au XIXe siècle, l’activité du couvent se résume aux services religieux, à l’administration des sacrements, à la prédication, aux activités scolaires, éducatives et culturelles. Les relations avec la ville sont intenses et multiples. Le couvent a atteint son rayonnement au XVIIIe siècle. Le Père Grégoire Moret, de Romont, est à l’origine de ce renouveau. Il a élevé le couvent en centre spirituel et scientifique; lui-même étant écrivain et docteur en théologie, qui a été démoli en 1712. Eusebius Moosbrugger, de Vorarlberg, a alors édifié un nouvel ensemble de constructions dans le style baroque. L’église gothique ne correspondant plus à la sensibilité religieuse et aux exigences pastorales, le Père Moret a entrepris la reconstruction de la nef, en 1745.
En 1890, le collègue Saint-Michel a confié l’enseignement allemand aux Pères de Fribourg, et ceci jusqu’aux années 1970, date à laquelle le pensionnat du Père Girard, construit en 1907, a été désaffecté. En 1969, la communauté a décidé la restauration complète de l’église. La suite, nous la connaissons. (apic/ggc)
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