Des rebelles ougandais ont exécuté sommairement des civils dans la province
Kinshasa, 24 août 2010 (Apic) La Société civile du Nord-Kivu qui regroupe plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) accuse l’Armée de libération de l’Ouganda (ADF/NALU), d’avoir exécuté une dizaine de civiles entre les 11 et 16 juillet derniers dans cette province de la république démocratique du Congo (RDC).
Une semaine avant ces « exécutions sommaires », plus de 50 personnes avaient été « enlevées ou portées disparues », par la rébellion ougandaise, entre les 5 et 12 juillet, a indiqué la Société civile du Nord-Kivu, dans un rapport diffusé par l’Agence France presse (AFP).
Selon la coalition d’ONG, les rebelles ougandais agiraient en réaction à leur traque par les Forces armées de la RDC (FARDC), elles mêmes accusées du « pillage » d’au moins quatre villages. Dans l’une de ces localités pillées, à Kokola, situé à 44 km au nord de Beni, principale ville de la région, « les éléments de l’armée régulière ont mis à sac toutes les habitations » et le centre santé, les 12 et 13 juillet. Ce pillage a eu lieu un jour avant des affrontements entre l’ADF/NALU et les FARDC, alors que celles-ci occupaient seules la localité.
L’ADF/NALU a combattu l’armée ougandaise dans la région de Rwenzori, à l’est de la RDC, non loin de la frontière avec l’Ouganda, entre 1996 et 2001, au nom de l’égalité des droits pour les musulmans ougandais. Après des combats qui ont déplacé des dizaines de milliers de personnes, ils ont a finalement été repoussés vers la RDC.
Dans son rapport, la Société civile du Nord-Kivu a mis en cause la rébellion ougandaise dans les violences, enlèvements, pillages, massacres à l’aveugle, disparitions, qui se succèdent depuis le mois de juillet dans la province provoquant un déplacement massif de milliers de populations civiles.
Le major Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, a admis qu’ « il y a eu effectivement quelques cas de dérapages. Mais les responsables de ces actes sont tous aux arrêts ». « On ne néglige aucun détail dans cette opération. Chaque fois qu’un poulet ou une chèvre est volé, les commandants eux-mêmes arrêtent les auteurs», a-t-il souligné.
Début août, le gouvernement congolais avait annoncé la reprise par les FARDC des localités autrefois contrôlées par l’ADF/NALU, de même que leur quartier général à Mwalika et la mort de leur commandant en chef, six semaines après les premiers combats, qui ont fait plus de 80 000 déplacés, selon l’ONU. Cette opération se fait sans appui ni assistance logistique de la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO). Face aux débordements et aux graves dérapages enregistrés par la Société civile du Nord-Kivu, celle-ci a demandé aux Nations unies de s’impliquer dans ce conflit en faisant intervenir les Casques bleus. (apic/ibc/js)
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