Signe de machisme pour la prêtre vielle catholique
Rome, 27 mai 2010 (Apic) Une Sicilienne mariée est devenue la première femme à être ordonnée prêtre en Italie par l’Eglise vieille-catholique, une Eglise qui s’est séparée du Vatican au 19e siècle en raison de son désaccord sur le principe de l’infaillibilité pontificale. On lui interdit de dire la messe dans l’église où elle a été ordonnée.
Lorsque Maria Vittoria Longhitano, qui est âgée de 35 ans, a voulu célébrer la messe pour la première fois le 23 mai à Milan dans la paroisse catholique romaine où se tiennent les cultes vieux-catholiques, elle a été contrainte de célébrer l’office dans les jardins devant l’église.
Les propriétaires de la chapelle ne souhaitaient pas qu’une femme célèbre la messe dans leur édifice, bien que Maria Vittoria Longhitano y ait été ordonnée diacre en novembre sans que cela pose problème.
« L’interdiction faite à une femme de célébrer la messe est un signe de machisme », a déclaré Maria Vittoria Longhitano au correspondant d’ENInews le 24 mai. Des cultes vieux-catholiques ont lieu dans cette paroisse catholique romaine depuis 10 ans.
Elle a expliqué que, tout en cherchant une solution permanente pour célébrer le culte pour les vieux-catholiques de Milan, elle célèbrerait sa prochaine messe dominicale dans une paroisse baptiste de la ville.
« Je regrette vraiment cette situation, mais j’ai trouvé l’espérance en me souvenant des paroles de Jésus: ›Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance», a déclaré Maria Vittoria Longhitano.
Ella a été ordonnée prêtre le 22 mai à l’église anglicane de Tous-les-Saints de Rome, par l’évêque Fritz-René Müller, de l’Union d’Utrecht, une organisation dont font partie les vieux-catholiques italiens.
En Italie, a expliqué Maria Vittoria Longhitano, l’Eglise vieille-catholique compte environ un millier de membres dans 16 paroisses. L’Eglise a déjà une femme prêtre italienne, mais elle n’a pas été ordonnée en Italie.
L’Eglise vieille catholique a été fondée par des ecclésiastiques qui refusaient le dogme de l’infaillibilité pontificale proclamée en 1870 par le Concile Vatican I.
La doctrine officielle de l’Eglise catholique romaine est opposée à l’accession des femmes à la prêtrise, bien que dans les années 1970, des théologiens aient remis en question ce point de vue.
En 1976, le pape Paul VI a rejeté l’ordination des femmes en tant que prêtres, un principe réaffirmé par le pape Jean Paul II en 1994 lorsque l’Eglise (anglicane) d’Angleterre a commencé à ordonner des femmes pour la première fois.
« Je déclare que l’Eglise n’a en aucune manière le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l’Eglise », avait indiqué Jean Paul II dans sa lettre apostolique intitulée «Ordinatio Sacerdotalis». (apic/eni/js)
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