Le martyr reçoit à titre posthume la plus haute distinction du pays
Varsovie, 18 octobre 21009 (Apic) Le Père Jerzy Popieluszko, célèbre opposant au régime durant la dictature communiste, recevra le 19 octobre à titre posthume l’Ordre de l’Aigle blanc, la plus haute distinction officielle en Pologne. Cet honneur lui est rendu exactement 25 ans après son assassinat par des membres de la police secrète polonaise.
Le président Lech Kaczynski remettra lundi cette distinction à des membres de la famille du Père Popieluszko, annonce la Chancellerie d’Etat.
Le prêtre avait été assassiné le 19 octobre 1984 et son corps avait été retrouvé deux semaines après son arrestation au pied d’un barrage situé près de la ville polonaise de Wloclawek. Le prêtre avait succombé à la torture à cause de son soutien au syndicat «Solidarnosc», alors interdit en Pologne. Sa tombe, devenue un haut lieu de pèlerinage en Pologne, se trouve dans l’église Saint-Stanislas à Varsovie.
Le président Kaczynski, à l’occasion d’une brève discussion avec le pape, avait regretté que le Père Popieluszko n’ait pas encore été béatifié. Jean Paul II avait ouvert le procès de béatification en 1997. Dans les instances ecclésiales polonaises, la fin du processus est attendue pour l’année prochaine. Certains désaccords étaient intervenus sur la date de la mort de l’aumônier de Solidarnosc. Les experts se sont maintenant mis d’accord sur le soir du 19 octobre 1984.
La commémoration des 25 ans de la mort de Popieluszko sera marquée, lundi, par de très nombreuses célébrations en Pologne. L’archevêque de Varsovie, Mgr Kazimierz Nycz, a affirmé à la Radio polonaise que le martyre de Popieluszko avait été un des jours les plus tristes dans l’histoire de l’Eglise en Pologne. Il permet de rappeler jusqu’où peut conduite la haine.
Jerzy Popieluszko est né en 1947 au nord de la Pologne dans une famille d’agriculteurs. Il a été ordonné prêtre en 1972 par le Primat de Pologne de l’époque, le cardinal Stefan Wyszynski. Il a été chargé par ce dernier de l’aumônerie de travailleurs d’une aciérie à Varsovie, qui se sont rebellés contre le régime communiste. Après la proclamation de l’état de siège en 1981, Jerzy Popieluszko célèbre dans sa paroisse de Saint-Stanislas à Varsovie des messes réunissant des milliers de fidèles, au cours desquelles il prononce des sermons condamnant le régime en place. Chaque mois, ses «messes pour la patrie» attiraient des milliers de fidèles qui manifestaient pour la paix et la dignité humaine. Le 19 octobre 1984, le Père Popieluszko, âgé de 37 ans, est enlevé par trois officiers de la millice (Sécurité Intérieure) près de Wloclawek, à 120 km au nord-ouest de Varsovie. Son corps portant des traces de mauvais traitements est retrouvé deux semaines plus tard dans la Vistule. En novembre 1984, plus de 500’000 personnes ont assisté aux funérailles de Jerzy Popieluszko, ce qui insuffla une seconde vie au syndicat Solidarnosc. (apic/com/kna/ak/bb)
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