Une religieuse peu connue au Vatican

Décès de Soeur Emmanuelle

Rome, 20 octobre 2008 (Apic) La religieuse franco-belge Soeur Emmanuelle, décédée dans la nuit du 19 au 20 octobre 2008 en France à l’âge de 99 ans, est peu connue au Vatican. Très célèbre dans l’Hexagone – et ailleurs -, cette religieuse qui a consacré une partie de sa vie aux pauvres a cependant été saluée comme «une grande figure» par le père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège.

Ancien archevêque de Marseille et ancien président des Conseils pontificaux Justice et Paix et Cor Unum, le cardinal Roger Etchegaray a indiqué a I.Media avoir seulement rencontré la religieuse «une fois ou l’autre». A ses yeux, «soeur Emmanuelle, comme l’Abbé Pierre, était considérée comme celle qui était connue et appréciée dans toutes les familles françaises pour sa manière de vivre l’Evangile personnellement et parmi les pauvres».

Un autre prélat français en poste à la curie romaine n’a pas souhaité réagir tout en expliquant n’avoir jamais rencontré la religieuse. A la Congrégation pour les instituts de vie consacrée, un haut responsable a confié ne connaître la religieuse que de nom.

Sollicité par I.Media dès l’annonce du décès de la religieuse, le père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a pour sa part salué son «témoignage de charité» qui allait «au-delà des frontières, des races et des religions». Le père Lombardi a reconnu à son tour qu’il savait peu de choses sur soeur Emmanuelle.

La religieuse de la congrégation de Notre-Dame de Sion avait son franc-parler. Celle-ci avait beaucoup d’affection pour Jean Paul II (1978-2005), qu’elle rencontra pour la dernière fois le 15 août 2004 à Lourdes (France). Auparavant, elle avait écrit une lettre restée sans réponse au pape polonais afin de lui confier la détresse des femmes du Caire (Egypte) à qui elle devait distribuer la pilule abortive dans certains cas. Ces dernières années, elle n’avait pas hésité non plus à confier ses préférences pour le mariage des prêtres, mais ne disait jamais un mot plus haut que l’autre sur la hiérarchie de l’Eglise.

Soeur Emmanuelle, de son vrai nom Madeleine Cinquin, s’est éteinte dans son sommeil dans la nuit du 19 au 20 octobre dans la maison de retraite de Callian (Var). Ses obsèques auront lieu dans l’intimité dans le département du Var le 22 octobre. La religieuse allait célébrer son 100e anniversaire le 16 novembre prochain.

En France, la classe politique fait un éloge unanime à l’action de la défunte. Les témoignages pleuvent, depuis l’Elysée à Matignon, en passant par une grande partie des partis politiques, de gauche comme à droite. (apic/imedia/ami/pr)

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