RDC Congo: Mgr Laurent interdit la prière d’exorcisme dans l’archidiocèse de Kinshasa
Kinshasa, 9 juin 2008 (Apic) La prière d’exorcisme faite par les prêtres pour guérir des malades supposés de possession démoniaque, est désormais interdite dans l’archidiocèse de Kinshasa. Selon le quotidien kinois, «Le Potentiel», l’archevêque de la capitale congolaise, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, l’a fait savoir le 10 mai dernier aux agents pastoraux et fidèles de l’archevêché.
Dans l’archidiocèse de Kinshasa, une paroisse sur quatre a son prêtre exorciste. Selon l’horaire fixé par ce dernier, une foule de gens prennent d’assaut sa résidence pour lui soumettre des problèmes spirituels et cas de possession démoniaque. Ces séances n’étaient, toutefois pas autorisées par l’ordre épiscopal. Du coup, Mgr Monsengwo les a interdites.
Pour le chef de l’Eglise romaine de la République Démocratique du Congo (RDC), «en dehors de la prière d’exorcisme prévue dans l’administration du baptême, le pouvoir d’exorcisme, en cas de possession démoniaque, est réservé à l’ordre épiscopal». «Les prêtres n’exercent ce ministère qu’en vertu d’une nomination expresse de l’Evêque», a-t-il ajouté dans sa note ecclésiastique. Or, a-t-il précisé, une telle nomination n’a pas encore été faite dans l’archidiocèse. Aussi est-il «demandé aux prêtres de ne pas induire les fidèles en erreur en cette matière très grave».
Réactions des fidèles
De nombreux fidèles n’ont pas approuvé cette mesure. Interrogés par «Le Potentiel», beaucoup d’entre eux ont sollicité «l’indulgence» de Mgr Monsengwo pour confier l’exorcistat à ses prêtres. Ils ont proposé «une enquête» pour répertorier tous ceux qui ont réellement ce don et qui ont effectivement sauvé «des vies emprisonnées par le Diable et ses démons».
Ces mêmes fidèles reconnaissent les effets bénéfiques des séances de prière des exorcistes. Des «malades» ont finalement été guéris. Et cela a contribué à ramener la paix et la sérénité dans bien des familles. Une femme dont le mari était «possédé par les mauvais esprits», a ainsi demandé que l’archevêque revoie sa décision ou procède carrément à la nomination des exorcistes. «Les résultats obtenus par ces derniers ont commencé à contribuer au retour au bercail des brebis qui sont allées chercher des guérisons spirituelles dans des sectes religieuses ou églises dites de réveil», a-t-elle souligné.
Un autre catholique a dit craindre que l’interdiction aux prêtres n’amène «les gens à se rendre dans les diocèses des provinces du Bas-Congo et du Bandundu, proches de la capitale pour chercher la guérison que Mgr Monsengwo leur refuse». Avec tout ce que cela comporte comme coût et comme risque, a-t-il ajouté. (apic/ibc/js)
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