Etats-Unis: Les richissimes télévangélistes sous la loupe de la Commission des finances
Washington, 26 novembre 2007 (Apic) Plusieurs richissimes télévangélistes américains sont sous la loupe de la Commission des finances du Sénat à Washington. Une enquête a été lancée pour examiner les comptes de six influents prédicateurs protestants: Kenneth Copeland, Benny Hinn, Joyce Meyer, Creflo Dollar, Paula White et l’évêque Eddie Long.
Des plaintes sont venues du public concernant les salaires de magnats que ces pasteurs s’octroient, leur résidence luxueuse, l’usage d’avions privés et de Rolls Royce. Ils appartiennent tous à une faction évangélique charismatique se réclamant de l’»Evangile de la prospérité».
Kenneth Copeland et sa femme Gloria, par exemple, sont à la tête d’un empire multimillionnaire, «Kenneth Copeland ministries», avec de nombreux médias, allant de la télévision aux magazines en passant par internet. (Cf. www.kcm.org/media). Il diffuse quotidiennement l’émission «Believers Voice of Victory». Copeland possède trois avions, mais son «Eglise» en a encore d’autres.
Ce mois-ci, le sénateur de l’Iowa Charles Grassley, une personnalité républicaine de premier plan au sein de la Commission des finances du Sénat, qu’il préside depuis 2003, a annoncé le lancement d’une enquête sur ces prédicateurs pleins aux as. Grassley leur a envoyé à chacun une lettre leur demandant des détails sur leurs achats, les cadeaux qu’ils ont reçus et les «love offerings», les «offrandes d’amour» venant de leurs fidèles. Il exige une réponse pour le 6 décembre afin de lancer une investigation sur une éventuelle gestion financière frauduleuse de la part de ces ministres du culte exempts de taxes.
Les Eglises doivent se soumettre comme tout le monde aux lois fiscales
Charles Grassley a déclaré au quotidien «Des Moines Register», en Iowa, que la religion n’est pas la question derrière cette enquête. «Les Eglises ne sont en rien différentes de n’importe quelle autre organisation sans but lucratif et elles doivent se soumettre aux mêmes lois fiscales». Les six télévangélistes ont tous été accusés de mener un style de vie extravagant, en prêchant l’»Evangile de la prospérité», en vendant la parole de Dieu comme un produit commercial.
Cette théologie est basée sur une vague interprétation de passages bibliques suggérant que Dieu pourvoira les croyants de biens matériels, comme dans le chapitre 8, verset 18 du Deutéronome. Le sénateur Charles Grassley, sur la base de données fournies par la Trinity Foundation, une fondation basée à Dallas qui rassemble des informations sur les télévangélistes (Cf. www.trinityfi.org), révèle que des personnes sont désormais sans domicile pour avoir donné jusqu’à leur dernier dollar à ces télévangélistes richissimes.
Selon Ole Anthony, président de la Trinity Foundation – qui donne des informations sur la corruption dans les milieux du télévangélisme – un pourcentage significatif de ceux que sa fondation aide ont tout dépensé dans cette «loterie céleste». Pour se défendre, les télévangélistes visés sortent l’arme de la «persécution religieuse» par le gouvernement, et affirment que personne n’a le droit de questionner «ce qu’ils font au nom de Dieu».
«En raison de leur célébrité et de leur argent, ils commencent à croire qu’ils sont des êtres particuliers. Si vous écoutez leur programme, c’est comme s’ils avaient eux-mêmes une discussion personnelle avec Dieu 8 à 10 heures par jour», relève Ole Anthony, qui pourfend ces zélateurs de «l’Evangile de la prospérité».
A une année des élections présidentielles américaines, alors que plus d’un candidat aime à apparaître en compagnie de ces télévangélistes influents, l’aura de cette «droite chrétienne» est en train de diminuer. (apic/cns/be)
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