Rome: Les apparitions mariales actuelles peu appréciées par l’Eglise
Rome, 15 octobre 2007 (Apic) Grand spécialiste des apparitions mariales, le père René Laurentin a regretté que celles-ci ne soient «pas très à l’honneur» dans l’Eglise. «Les apparitions actuelles sont très mal vues», a-t-il affirmé à I.Media.
Le spécialiste de mariologie, auquel l’Eglise a demandé de ne plus s’exprimer sur les apparitions de Medjugorje (Bosnie-Herzégovine), a aussi évoqué le «4e secret de Fatima», regrettant que «le problème ne soit pas plus méthodiquement réglé» face à la multiplication des arguments en faveur de son existence.
«Les apparitions sont un sujet qui n’est pas très à l’honneur», a ainsi regretté le père Laurentin. «Les apparitions actuelles sont très mal vues» dans l’Eglise, a ajouté le prêtre français âgé de 90 ans. Pour lui, si Victor Hugo écrit que ’lorsque l’enfant paraît le cercle de famille s’agrandit à grands cris’, «pour les apparitions, le cercle de famille de l’Eglise n’applaudit pas à grands cris», mais, «au contraire, elle se récrie».
Pour ce spécialiste des apparitions mariales, il existe «toute sorte de réaction dans l’Eglise». «Quand les apparitions sont historiques, c’est magnifique et l’on peut honorer la Vierge dans ses sanctuaires». «Mais si elle apparaît maintenant, cela paraît très dangereux et il ne faut surtout pas s’en occuper», a-t-il souligné. Selon le père Laurentin, «on a peur de voir les apparitions devenir plus importantes que le magistère».
Interrogé sur les apparitions de Medjugorje (Bosnie-Herzégovine) où la Vierge apparaîtrait à cinq «voyants» depuis 1981 et que le Saint-Siège ne reconnaît pas à l’heure actuelle, le père Laurentin a souligné que l’évêque du lieu lui avait demandé de ne plus écrire sur le sujet et avait fait confirmer sa décision par Rome. La situation à Medjugorje «est très confuse parce qu’il y a tous les jours des conversions, mais l’évêque du lieu est contre», a-t-il néanmoins ajouté. «Et comme Rome protège et couvre les évêques, on ne peut pas dire que Rome soit favorable» à ces apparitions.
Ambiguïté
A la question de savoir s’il existait un 4e secret de Fatima encore non révélé, le père Laurentin a estimé qu’il s’agissait de «messages prophétiques sur l’avenir du monde, qui sont d’ailleurs très ambigus puisque le pape qui a été tué (dans la révélation de soeur Lucie, ndlr) n’a pas été tué». «Le cardinal Bertone a défendu sa position et je lui fais confiance», a-t-il ajouté. Mais face à la multiplication des arguments en faveur de l’existence d’un 4e secret, «je regrette que le problème ne soit pas plus méthodiquement réglé».
«Il n’y a pas de 4e secret de Fatima», avait rappelé le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, lors de la présentation de son livre, «La dernière voyante de Fatima. Mes rencontres avec soeur Lucie», le 21 septembre 2007. «Il n’y a plus aucune révélation à faire sur les apparitions de Fatima et il n’existe donc pas de 4e secret que le Saint-Siège refuserait de révéler», avait-il ajouté.
Les secrets de Fatima sont 3 révélations qui, selon la tradition, auraient été adressées en 1917 par la Vierge Marie à Lucia dos Santos et ses cousins Jacinta et Francisco Marto dans une petite ville du Portugal. Le 3e secret révélé le 26 juin 2000, qui se présente comme une vision allégorique susceptible de diverses interprétations, a fait couler beaucoup d’encre.
La partie cachée?
Le journaliste Antonio Socci a ainsi affirmé que le cardinal Bertone, chargé par Jean Paul II et le cardinal Ratzinger de travailler à la révélation de ce 3e secret, et le cardinal Angelo Sodano, alors secrétaire d’Etat du Saint-Siège, avaient caché une partie importante du message, qui parlerait d’une «grande apostasie». Cette allégation a toujours été récusée par les autorités ecclésiastiques.
Théologien, historien et journaliste, René Laurentin est né en 1917. Depuis 1952, il a approfondi l’étude des apparitions, à la demande de plusieurs cardinaux et évêques. Il est l’auteur de très nombreux ouvrages sur la question, dont le Dictionnaire des ’apparitions’ de la Vierge Marie (Fayard, 2007). (apic/imedia/ms/pr)
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