Les révélations «posthumes» faites à l’hebdomadaire «Pèlerin»
Paris, 22 mai 2007 (Apic) Dans un entretien posthume publié par l’hebdomadaire «Pèlerin», cité par «La Croix», l’abbé explique pourquoi il tentait d’aider un homme perturbé de 53 ans qui prétend être son fils,
Le 11 avril 2006, René Poujol, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire Pèlerin (groupe Bayard), s’est rendu à Alfortville, où résidait alors l’abbé Pierre. «Il y avait là son secrétaire particulier Laurent Desmard et un responsable de la Fondation Abbé-Pierre», témoigne-t-il aujourd’hui dans «Pèlerin». Après lui avoir remis une lettre, l’abbé Pierre devait accepter de répondre aux questions de René Poujol. Ce dernier, précise le quotidien catholique «La Croix», s’est engage à ne rien publier de cet entretien tant que «l’affaire» ne serait pas portée sur la place publique.
Engagement respecté: Si cet entretien est publié cette semaine, c’est parce qu’est attendu en librairie, le 25 mai, un livre signé Jean-Christophe d’Escaut et intitulé L’Abbé Père, avance «La Croix».
Dans cet ouvrage, cet homme de 53 ans – de son vrai nom Jean-Christophe Ménétrier – qui a été successivement éducateur spécialisé, chansonnier, galeriste d’art, raconte comment depuis l’âge de 24 ans, taraudé par la question «Suis-je le fils naturel de l’abbé Pierre ?», il a tout tenté pour se faire reconnaître comme tel. Son questionnement a commencé le 21 juillet 1982, lors de la mort de sa mère – qu’il décrit comme «évaporée, égoïste, narcissique, toujours en maraude» et qui avait abandonné mari et enfants -, quand il apprend que celle-ci a vécu six ans dans la première communauté Emmaüs à Neuilly-Plaisance, en même temps que l’Abbé. Celui-ci s’occupera des obsèques de sa mère au Père-Lachaise, et fera même transporter toutes ses affaires dans une communauté d’Emmaüs.
«Il s’agit de la première famille que nous ayons accueillie à Neuilly-Plaisance», confirmera l’abbé Pierre en 2006 à René Poujol. À leur arrivée, les Ménétrier avaient déjà une fille et un garçon ; peu après survint la naissance de Jean-Christophe, en avril 1954. «Ce qui explique, devait alors poursuivre l’abbé Pierre lors de son entretien avec le directeur de la rédaction de l’hebdomadaire Pèlerin, qu’il fasse un lien entre cette proximité de vie et son origine».
Quatre ans plus tard, lors d’un repas familial, le beau-frère de Jean-Christophe allait suggèrer la raison de cette présence : l’Abbé aurait été, dans le passé, le compagnon de sa mère ! Dès lors, la quête de cet homme devient obsessionnelle : il retrouve et rencontre régulièrement le fondateur d’Emmaüs. Celui-ci, sachant que Jean-Christophe a eu «une enfance et une jeunesse très difficiles», l’accueille avec patience, mais réfute toute paternité. «Je l’affirme et réaffirme : jamais il ne m’est arrivé aucune union avec sa mère», insiste l’abbé devant le directeur de Pèlerin.
Test ADN négatif
Afin de tenter d’apaiser Jean-Christophe, l’abbé Pierre acceptera finalement en juin 2004 de se soumettre à un test ADN par prélèvement de salive. Un test réalisé par le laboratoire de la préfecture de police de Paris, qui se révèlera négatif.
Ce qui n’empêchera pas Jean-Christophe de s’entêter, prétendant que le test avait été fait dans des conditions «douteuses». Ce qui fera dire à l’abbé Pierre à l’intéressé: «La souffrance est respectable, pas l’entêtement contre l’évidence scientifique», confie le directeur du Pèlerin, dans un article signé de Claire Lesegretain. (apic/pl/cx/cl/pr)
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