Collaboration prêtres/police secrète: suite de la polémique
Varsovie, 27 février 2007 (Apic) Le livre du prêtre catholique polonais, Tadeusz Isakowicz-Zaleski, qui a suscité la polémique avant même sa publication, sera dans les librairies polonaises le 28 février. Un livre dans lequel l’auteur dévoile la collaboration d’une quarantaine de religieux, dont quatre évêques, avec l’ancienne police secrète communiste.
Le livre du père Isakowicz-Zalesk, intitulé «Les prêtres face à la SB» (la police secrète communiste), décrit sur près de 600 pages les efforts des services communistes pour infiltrer l’Eglise catholique et la résistance de l’immense majorité du clergé. On y trouve toutefois 39 cas de membres du clergé, dont 4 évêques, ayant été des agents de la police politique communiste. Le père Isakowicz-Zalesk a pu bénéficier, pour ses recherches, des documents de «l’Institut de la Mémoire Nationale» à Cracovie.
Parmi les évêques cités, il faut relever les noms de l’ancien archevêque de Poznan (ouest), Mgr Juliusz Paetz, démis de ses fonctions en 2002 par le pape Jean Paul II sous l’accusation de harcèlement sexuel envers des séminaristes. Figure aussi un proche ami de Karol Wojtyla à Cracovie, le père Mieczyslaw Malinski. En plus de ces personnes, l’auteur établit la bibliographie de 130 ecclésiastiques, dont quelques-uns ont collaboré avec la police secrète.
Ce livre paraît alors que l’Eglise polonaise vient de mettre sur pied, à la suite de la démission le 7 janvier de Mgr Stanislaw Wielgus, archevêque de Varsovie, une Commission, chargée d’examiner le passé de tous les évêques du temps du communisme. Mgr Wielgus, nommé au début de décembre 2006 a dû se retirer à la veille de son intronisation à la cathédrale de Varsovie, soupçonné de collaboration avec la fameuse SB.
Victime du régime communiste
Le père Isakowicz-Zaleski, 50 ans, ancien aumônier du syndicat anti-communiste Solidarité et victime du système, mène depuis 2005 un combat solitaire pour que l’Eglise fasse toute la lumière sur le passé douloureux de certains prêtres.
La hiérarchie de l’Eglise a vainement tenté de le dissuader de publier son livre, estimant qu’il faudrait d’abord juger le système criminel et ses fonctionnaires, impunis à ce jour, plutôt que de s’en prendre à leurs collaborateurs, qui sont des victimes. La Commission nationale d’histoire de l’Eglise catholique polonaise tient, quant à elle, les allégations du père Isakowicz-Zaleski pour non crédibles. Mais, selon le prêtre de Cracovie, l’Eglise n’a rien à craindre, puisque seuls 10% des prêtres ont collaboré. Les autres sont sortis la tête haute du régime communiste, a-t-il affirmé. (apic/kna/job/js/vb)
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