Rome: Le cérémonial papal est en train d’être revu
Rome, 21 mars 2006 (Apic) Le cérémonial papal est en train d’être revu, a confié lundi 20 mars le Maître des cérémonies liturgiques, au quotidien online «Affaritaliani.it». Mgr Piero Marini s’exprimait à Milan, à l’occasion de la présentation de son livre «Liturgie et beauté».
«Avec Jean Paul II, j’étais un peu plus libre, nous avions fait un pacte implicite parce qu’il était homme de prière et non de liturgie» tandis qu’avec Benoît XVI «je dois être un peu plus attentif, parce qu’il est expert en liturgie», a ainsi expliqué le cérémoniaire. «Mais cela me donne de la satisfaction, parce qu’il reconnaît toujours le travail fait, a-t-il précisé, et nous en parlons ensemble».
«En ce moment, nous sommes en train de réélaborer le cérémonial papal», a-t-il aussi confié. J’envoie au pape «mes notes et il me les restitue avec sa signature en signe d’approbation ; sinon il fait des suggestions, les intègre et corrige», a ajouté le Maître des célébrations liturgiques. Il était question à la curie, jusqu’à décembre dernier, du départ de Mgr Marini, cérémoniaire du pape depuis une vingtaine d’années.
Mgr Piero Marini est le Maître des célébrations liturgiques pontificales. C’est lui qui a organisé la plus part des grandes messes. Il a souvent été qualifié de «liturgiste du siècle». L’archevêque de 63 ans, originaire d’Italie du nord, a commencé sa carrière de liturgiste très jeune. Il était alors le secrétaire personnel de Mgr Annibale Bugnini, le principal artisan de la réforme liturgique post-conciliaire.
Le Maître critiqué
C’est en 1987, qu’il devient le Maître des célébrations liturgiques de Jean Paul II. Il a donné deux axes à son travail, celui de «nettoyer»- dans l’esprit du concile Vatican II – une liturgie alourdie par les héritages des siècles et de «l’acculturer», de l’adapter aux cultures locales. Ces perspectives n’ont pourtant pas toujours fait totalement l’unanimité au Vatican. En octobre 2003, il avait intégré lors de la messe de canonisation de trois missionnaires, des danses africaines et indiennes. Le cardinal africain, Francis Arinze, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements avait alors critiqué «une créativité incontrôlée» et «l’imagination trop fertile», qui ne correspondaient pas selon lui à une «véritable inculturation».
Mgr Marini est aussi parfois accusé d’avoir éliminé en particulier le chant grégorien et la polyphonie. Il aurait réduit le rôle du Choeur de la chapelle Sixtine, pour le remplacer par de la musique plus contemporaine et populaire. Le plus grand détracteur de cette évolution liturgique et musicale aurait été le cardinal Joseph Ratzinger.
Dans son interview donnée à «Affaritaliani», Mgr Piero Marini était aussi interrogé sur les lefebvristes, dont la réintégration à l’Eglise catholique est actuellement à l’étude. Pour lui, le schisme pourra être levé, mais seulement «si les lefebvristes acceptent totalement le Concile Vatican II et ses enseignements». Sinon, «il n’y a rien à faire», a-t-il expliqué. Il a ainsi ajouté que cela faisait «quarante ans que nous utilisons la nouvelle liturgie : les fidèles de tous âges se sont adaptés, des personnes âgées aux jeunes, et ce sont la majorité. Eux non. Pourquoi ?», s’est-il ainsi interrogé. (apic/imedia/hy/pr)
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