Sénégal: L’Eglise catholique a entamé un immense chantier
Dakar, 25 janvier 2006 (Apic) C’est dans le quartier de Grand-Yoff, au nord de Dakar, que l’Eglise catholique du Sénégal a entrepris l’un de ses plus importants chantiers: l’édification d’un sanctuaire ultra-moderne. Des rassemblements jusqu’ à 10’000 participants pourront s’y tenir.
Le terrain d’une superficie de plus d’un hectare a été offert par les autorités sénégalaises à la communauté catholique de la localité. Le sanctuaire Saint-Paul aura pour vocation d’accueillir les grands rassemblements de l’archidiocèse de Dakar, grâce à une capacité de 2 à 3’000 places. Il pourra même recevoir jusqu’à 10’000 participants, avec un parvis de 4 à 7’000 places. Des salles de conférence, une morgue de 120 à 150 places, des aires de services (tels que des espaces de bureaux, une librairie, une bibliothèque), un collège d’enseignement général dédié au défunt cardinal Hyacinthe Thiandoum, ancien archevêque de Dakar, une salle de conférence moderne, etc . sont aussi prévus.
Le financement sera assuré par la communauté catholique et par des donateurs. Le secrétaire exécutif du projet est un mariste togolais de 43 ans, le Père Edmond Koffi Atsu Dete. En mission dans le diocèse de Dakar pour le compte de sa congrégation, il a été curé de la paroisse Saint-Paul de Grand-Yoff de 1998 à 2004. Interrogé par l’Apic, il a décrit ce quartier populaire comme «un microcosme de ce que peut être une communauté paroissiale dans un contexte comme celui de Dakar».
Le quartier de Grand-Yoff est également une commune. Elle regroupe toutes les composantes économiques et sociales. «C’est une paroisse particulière», commente le religieux. L’Eglise y est vivante. «Du matin au soir, la paroisse ne désemplit pas, il y a du monde qui circule toute la journée». «Il y a toujours un événement pastoral», ajoute le Père Atsu Dete. «Sur le plan de la vie de l’Eglise, on ne peut pas chômer. Il y a beaucoup à faire et beaucoup à construire pour cette communauté».
Des centaines de baptêmes et de confirmations par an
«Grand-Yoff, a-t-il affirmé, est l’une des paroisses les plus denses de Dakar, en terme de présence chrétienne au km2». Selon les statistiques officielles, la ville compte plus de 176’000 habitants dont 25% de catholiques, soit une communauté de 40’000 à 45’000 personnes. «Les baptêmes se comptent par centaines. Pour les autres sacrements aussi, il y a du monde: c’est entre 300 et 600 confirmands suivant les années», souligne le Père Atsu Dete. Il y a 5 messes dans le week-end, et les quatre premières sont toujours remplies de fidèles, soit plus de 1’500 personnes. La paroisse participe à l’éducation, à la formation et à l’encadrement des populations. «De nombreuses élites musulmanes et chrétiennes de la localité le revendiquent avec fierté», affirme le Père mariste.
Le projet Saint-Paul, à ses débuts, était paroissial, a rappelé Edmond Koffi Atsu Dete. «Il avait été conçu pour la taille de la communauté chrétienne locale». Puis, à la demande de l’archevêque de Dakar, Mgr Théodore Adrien Sarr, il a été revu et modifié pour être un projet diocésain qui intègre la construction d’une église paroissiale, à vocation diocésain, afin d’accueillir les célébrations ou grandes assemblées du diocèse de Dakar. Dans la capitale sénégalaise l’Eglise éprouve souvent des difficultés à trouver suffisamment de places pour les fidèles lors de certains évènements spéciaux. C’était le cas pendant les obsèques du président Léopold Sédar Senghor, et de l’archevêque de Dakar, le cardinal Yacinthe Thiandoum. La cathédrale du Souvenir Africain n’avait pu contenir les foules de milliers de catholiques. (apic/ibc/bb)
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