Roumanie : le bilan du massacre de Timisoara s’alourdit (191289)

Timisoara/Vienne, 19décembre(APIC) La répression des forces de sécurité

contre les manifestations dans la ville roumaine de Timisoara, (région du

Banat, à l’ouest de la Roumanie), aurait fait plusieurs centaines de morts,

annonce mardi l’agence de presse catholique «Kathpress» à Vienne. Selon un

médecin de Timisoara interrogé par «Kathpress», il y aurait plus de 400

morts, et de nombreux blessés ne pourront survivre, faute de soins. «Dans

les hôpitaux, mais également dans d’autres lieux, les blessés se comptent

par centaines, affirme le médecin roumain, et nombreux sont ceux qui n’ont

aucune chance d’être sauvés».

«Il manque le plus nécessaire», affirme ce témoin, les hôpitaux de Timisoara sont complètement surchargés, «et même la ouate est venue à manquer».

Le médecin a lancé un appel à l’aide au monde extérieur. Plusieurs autres

témoins ont affirmé que les troupes avaient tiré sur la foule depuis des

hélicoptères. Il est très difficile d’établir des contacts avec les responsables des Eglises sur place, car les lignes téléphoniques sont surveillées et la plupart du temps le téléphone sonne occupé.

Inquiétude en Hongrie : cri d’alarme de Mgr Gyulay, évêque de Szeged

Mgr Endre Gyulay, évêque catholique de Szeged, un diocèse voisin de la

frontière roumaine, a confirmé qu’il y avait des morts à Timisoara et que

la situation y était «extraordinairement dramatique». Tout aurait commencé

quand quelque 300 personnes ont mis en place une chaîne humaine autour de

la maison du pasteur de la paroisse réformée Laszlo Tökes, pour empêcher la

déportation de ce leader religieux d’origine hongroise. Plusieurs milliers

d’autres personnes se seraient jointes aux manifestants avant que les forces de sécurité n’interviennent au moyen de blindés, a déclaré l’évêque

chargé au sein de la Conférence épiscopale hongroise de l’aide de l’Eglise

aux réfugiés en provenance de Roumanie.

«Les gens se sont défendus avec des chaînes et des bâtons contre les

soldats, a-t-il affirmé, et on a l’impression que c’est la guerre… Les

troubles se sont étendus à la ville d’Arad et la tension parmi la population est à l’extrême». Des dizaines de réfugiés ont traversé la frontière

depuis lundi et sont venus demander des vêtements et de la nourriture au

diocèse de Szeged. Les secours en faveur des réfugiés roumains s’organisent

sur une base oecuménique, mais il est désormais quasiment impossible de

faire passer quelque chose à travers la frontière roumaine, a encore déclaré l’évêque de Szeged. D’autres témoins rapportent que les églises à Timisoara et à Arad sont fermées et que les ecclésiastiques des diverses confessions sont sous haute surveillance, tandis que ces villes vivent dans la

peur et sont quadrillées par des patrouilles militaires. A Belgrade, «Kathpress» affirme que le Patriarcat serbe est très inquiet quant au sort de la

minorité serbe-orthodoxe du Banat et souhaite que les autorités yougoslaves

protestent sévèrement auprès du gouvernement de Bucarest. (apic/kpr/be)

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