Rome: Les cardinaux pourraient élire pape un cardinal absent au conclave
Rome, 14 avril 2005 (Apic) Au cours des Congrégations générales quotidiennes, les cardinaux présents à Rome tentent de dresser le portrait robot du 265e pape qui aura la lourde tâche de succéder à Jean Paul II. 115 cardinaux de moins de 80 ans vont entrer en conclave le 18 avril 2005 pour élire ce successeur. Mais s’ils ont du mal à se décider, ils ne sont pas contraints de le choisir parmi eux. Ils pourraient opter pour un cardinal absent, un évêque, voire un simple prêtre.
Le texte qui règle le déroulement de l’élection du successeur de Pierre, L’Ordo rituum conclavis, rendu public trois jours après la mort du pape, prévoit ces circonstances exceptionnelles. L’article 62 du texte, souligne qu’un «cardinal ou un évêque» peut être élu sans être «présent au conclave». Dans ce cas, le substitut de la Secrétairerie d’Etat, Mgr Leonardo Sandri, devra se charger de prévenir personnellement l’élu avec «prudence et circonspection», sans «violer le secret du conclave», afin qu’il «rejoigne au plus tôt Rome». Une fois arrivé, l’élu devra accepter ou refuser de devenir évêque de Rome.
Le conclave pourrait ainsi élire un cardinal, qui pour une raison ou pour une autre, n’est pas présent lors du vote. Pour le moment, le collège des électeurs compte deux absents pour raison de santé: le cardinal mexicain Adolfo Antonio Suarez Rivera, 78 ans, archevêque émérite de Monterrey et le cardinal philippin Jaime Sin, archevêque émérite de Manille, âgé de 76 ans. Dans l’absolu, un des 68 cardinaux non-électeurs, âgé de plus de 80 ans, peut aussi être choisi.
Mais en dehors des cardinaux, on se plait parfois à évoquer d’autres noms. En outre, celui de l’archevêque italien Angelo Comastri, ancien délégué pontifical pour le sanctuaire de Lorette. Jean Paul II, alors à l’hôpital, avait nommé début février cet homme de 62 ans vicaire de la Cité du Vatican.
Avant la disparition du pape, il était souvent considéré comme un futur cardinal. En 2003, il avait prêché les exercices spirituels de Carême à la curie romaine.
Improbables hypothèses
Une autre hypothèse, très improbable mais pas impossible, est laissée au cardinaux : l’élection d’un pape qui ne soit pas encore évêque. Dans ce cas, peut-on lire dans l’article 64 de L’Ordo, le nouvel élu, s’il accepte d’être pape, devrait être immédiatement consacré évêque dans l’enceinte du conclave par le doyen du sacré collège, le cardinal Ratzinger. Là encore, des noms sont parfois évoqués, ou rêvés, dont celui du frère Timothy Radcliffe, l’ancien maître général des dominicains. Cet Anglais d’à peine soixante ans s’est fait connaître par ses analyses et prises de position courageuses sur la société contemporaine et la situation de l’Eglise.
Dans les faits, la coutume a depuis longtemps conduit les cardinaux à désigner comme pape l’un de leur pair. Pourtant, l’histoire ne manque pas d’exemples de moines ou d’ermites élus souverain pontife. L’un d’entre eux, Célestin V (1294) est aussi connu pour avoir démissionné après six mois de règne. Plus proche de nous, en 1958, les cardinaux réunis pour élire un successeur à Pie XII auraient été tentés par Mgr Montini, le futur Paul VI. Mais l’archevêque de Milan n’était pas encore cardinal. Le conclave n’avait pas alors osé élire un pape en dehors du Sacré collège. (apic/imedia/hy/pr)
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