Israël: Le taux de natalité des arabes israéliens en baisse pour la première fois

Coupes dans les allocations: «économiques, pas démographiques»

Tel Aviv, 24 janvier 2005 (Apic) Le taux de natalité des Arabes israéliens est en baisse en 2004, pour la première fois depuis des années. Selon le Ministère israélien des finances, ce recul des naissances est le «résulat clair» des coupes dans les allocations familiales ces deux dernières années. Mais le Ministère précise que ces diminutions d’allocations sont d’ordre «économique, pas démographique».

Mais un haut responsable du Ministère des finances a relevé la menace démographique interne que représente le taux de croissance des Arabes israéliens. «Maintenant, nous sommes en train de renverser la tendance, pour défendre la majorité juive dans le pays», a-t-il déclaré, selon le quotidien israélien «Haaretz» de lundi.

Ce responsable s’est dit inquiet par le taux de natalité élevé des Arabes, spécialement des Bédouins du Néguev. A son avis, si le taux d’allocations familiales revient à son ancien niveau, «nous verrons à nouveau des familles avec 20 enfants dans le Néguev qui vivent en marge de l’Etat et minent la majorité juive».

Le nombre total des naissances en Israël est tombé de 144’936 en 2003 à 143’538 en 2004, selon les données statistiques obtenues par «Haaretz». Le déclin des naissances résulte principalement de la baisse enregistrée dans le secteur arabe: les naissances sont passées ici de 41’337 en 2003 à 39’938 en 2004.

Dans le secteur juif, selon le journal, on ne rencontre pas de changement en 2004 par rapport à 2003. Il y a eu environ 103’600 naissances ces deux dernières années. Les statistiques concernant le secteur juif ne font aucune distinction entre ultra-orthodoxes, religieux et laïcs. Le député arabe à la Knesset Ahmed Tibi estime que le but de diminuer les allocations familiales était de porter atteinte aux familles arabes. A ses yeux, c’est terrible, parce dans ce cas, «ce sont les juifs qui sont les racistes».

Selon Leah Ahdut, vice-directrice générale de l’Institut national des assurances (NII), il ne faut tirer aucune conclusion des données d’une année, car les études démographiques demandent un plus long terme, à savoir 20 ans.

Israël n’est pas la Chine

Eli Yishai, président du parti ultra-orthodoxe Shas, contredisant les statitisques officielles, affirme qu’en réalité, ces sont les juifs qui ont moins d’enfants, «et cela, c’est la contribution du Ministère des finances à l’Etat». Pour lui, les Bédouins continuent d’avoir le même nombre d’enfants qu’avant. «Ils ne se soucient pas des allocations. Si vous vivez dans une tente, vous n’avez pas les mêmes dépenses que quelqu’un qui vit en ville».

Répondant à Eli Yishai, le Dr. Yitzhak Kadman, président du Conseil national pour l’enfance, a dénoncé les affirmations selon lesquelles les coupes dans les allocations avaient pour but de faire baisser le taux de natalité dans les secteurs arabe et bédouin. A son avis, l’argument est de «ton raciste», qu’il s’agisse d’haredis (juifs ultra-orthodoxes) ou d’arabes. Y. Kadman estime que «punir les gens pour la taille de leur famille est quelque chose qui existe en Chine, mais nulle ailleurs!». (apic/haar/be)

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