L’actualité de la figure de Joseph, «l’Homme juste»,
à la veille du troisième millénaire chrétien
Rome, 24octobre(APIC/CIP) Sa «manière humble et sage de servir et de participer à l’économie du salut» désigne Joseph de Nazareth comme un maître
pour tous les chrétiens à la veille du troisième millénaire: c’est ce que
rappelle Jean Paul II dans l’exhortation «Redemptoris custos» (le gardien
du Rédempteur) sur la figure et la mission de saint Joseph dans la vie du
Christ et de l’Eglise, dont le texte a été publié à Rome mercredi 24 octobre.
Ce document de 45 pages, qui comporte six chapitres, est proposé à l’occasion du centenaire de l’encyclique «Quamquam pluries», où Léon XIII invitait à prier pour obtenir la protection de saint Joseph, une vingtaine
d’années après sa proclamation par Pie IX, son prédécesseur, comme patron
de l’Eglise catholique.
Renvoyant au contexte évangélique, Jean Paul II évoque d’abord le mariage avec Marie: le trouble intérieur qu’elle éprouva une fois enceinte,
avant que l’ange Gabriel lui révèle le dessein spécial de Dieu; la résolution de Joseph de la répudier, avant qu’un songe ne l’introduise dans le
mystère de la maternité de Marie, à savoir qu’»il s’agit du fils qui – selon la promesse divine – accomplira pleinement la signification de ce nom:
Jésus, Yeoshua, qui veut dire «Dieu sauve». En prenant Marie chez lui, Joseph manifesta, dit le pape, «une disposition de volonté semblable à celle
de Marie à l’égard de ce que Dieu lui demandait par son message».
La foi de Marie rencontra donc la foi de Joseph, qui «accepta comme une
vérité venant de Dieu ce qu’elle avait déjà accepté lors de l’Annonciation». Le pape le rappelle dans le deuxième chapitre: Joseph est, avec Marie, le «premier dépositaire» du mystère divin, en participant, dès le début, à la phase culminante de cette révélation que Dieu fait de lui-même
dans le Christ». Ceci éclaire la décision de Jean XXIII d’ajouter, dans le
canon romain de la messe, le nom de Joseph à côté de celui de Marie, avant
les apôtres, les papes et les martyrs.
Le pape décrit longuement, dans ce deuxième chapitre, le «service de la
paternité» de Joseph, qu’il illustre à travers les différents épisodes de
la vie «cachée» de Jésus: le recensement, la naissance à Bethléem, la circoncision (où Joseph donne à l’enfant le nom de Jésus), la présentation au
temple, la fuite en Egypte, la présence de Jésus au temple, l’éducation de
Jésus à Nazareth. Il souligne que Jésus est aussi le fils de Joseph en vertu d’un lien matrimonial qui réside, rappelle saint Augustin dans l»’union
indivisible des esprits», dans l ’»union des coeurs», dans le «consentement». C’est dans la sainte Famille, cette «Eglise en miniature par excellence», ajoute le pape, que toutes les familles chrétiennes doivent trouver
leur reflet.
«L’Homme juste -l’Epoux» est décrit dans le troisième chapitre. Le pape
y met en exergue la portée particulière du silence de Joseph (dont les
Evangiles ne rapportent aucune parole). Un silence qui lui vaut d’être désigné par Matthieu comme «le juste». Le pape voit dans cette vérité «l’un
des témoignages les plus importants sur l’homme et sur sa vocation». Il met
l’accent sur le sacrifice total de Joseph, sur le «lien de charité» vécu
dans une paternité qui, si elle ne découle pas de la génération, n’est pas
non plus «apparente» ni «substitutive», mais «possède pleinement l’authenticité de la paternité humaine, du rôle du père dans la famile».
Après un bref chapitre consacré au travail, l’»une des expressions quotidiennes de l’amour de la Famille de Nazareth», le cinquième chapitre explique le silence de Joseph par la primauté de la vie intérieure: «Cette
soumission à Dieu, qui est promptitude de la volonté à se consacrer à tout
ce qui concerne son service, n’est autre que l’exercice de la dévotion qui
constitue l’une des expressions de la vertu de religion».
Jean Paul II rappelle enfin, dans le sixième chapitre, que c’est à une
époque difficile pour l’Eglise que Pie IX la confia à la protection spéciale de Joseph. Ce «patronage doit être évoqué, écrit-il, et il est toujours
nécessaire à l’Eglise, non seulement pour la défendre contre les dangers
sans cesse renaissants, mais aussi et surtout pour la soutenir dans ses efforts redoublés d’évangélisation du monde et de nouvelle évangélisation des
pays et des nations «où – comme je l’ai écrit dans l’exhortation apostolique «Christifideles laici» – la religion et la vie chrétienne étaient autrefois on ne peut plus florissantes» et qui «sont maintenant à rude épreuve».
«En plus de la protection efficace de Joseph, l’Eglise a confiance en
son exemple insigne, exemple qui ne concerne pas tel état de vie particulier, mais est proposé à toute la communauté chrétienne, quelles que soient
la condition et les tâches de chaque fidèle», ajoute Jean Paul II, qui
forme ce voeu: «Que saint Joseph devienne pour tous un maître singulier
dans le service de la mission salvifique du Christ qui nous incombe à tous
et à chacun dans l’Eglise: aux époux, aux parents, à ceux qui vivent du
travail de leurs mains ou de tout autre travail, aux personnes appelées à
la vie contemplative comme à celles qui sont appelées à l’apostolat». (apijt/pr)
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