Trois policiers tueurs bientôt libérés pour «bonne conduite»?
Rio, 24 juillet 2003 (Apic) L’artiste brésilienne Yvonne Bezerra de Mello, impliquée dans la lutte en faveur des enfants de rue a conduit mercredi à Rio de Janeiro, au Brésil, une manifestation pour commémorer le massacre de plus de 70 enfants, le 23 juillet 1993, qui avait fait des dizaines de blessés et, surtout, causé la mort de 8 d’entre eux. Les 3 seuls policiers tueurs emprisonnés pourraient être prochainement libérés pour «bonne conduite».
Le 23 juillet 1993, plus de 70 enfants et adolescents dormaient près de l’église de la Candelaria, en plein centre de Rio de Janeiro, quand ils furent surpris par une «mineira», comme étaient alors appelées les brutales opérations de la police urbaine.
Cet épisode est tristement entré dans l’histoire du Brésil sous l’appellation de «massacre de la candelaria» et figure aujourd’hui sur le calendrier comme l’un des jours les plus obscurs de la longue liste de violations des droits humains et des crimes contre les mineurs perpétrés dans le pays.
Huit enfants furent tués de sang froid et des dizaines d’autres furent blessés. Seulement trois des huit policiers jugés pour ce crime sont en prison: l’ancien agent Marcos Vinicius Emmanuel, condamné à 300 ans de réclusion en régime d’isolement; Marcos Aurelio Dias Alcantara, condamné à 204 ans de prison et Nelson Liveira dos Santos Cunha, condamné à 18 ans. Il n’est pas impossible qu’ils bénéficient de remises de peine pour bonne conduite. Trois policiers furent cependant acquittés, un n’a jamais été jugé et le dernier, Mauricio da Conceição, surnommé «vendredi 13», a été assassiné avant de comparaître au banc des accusés.
Rien n’a changé pour les gosses des rues
Pour commémorer ce massacre, l’artiste Yvonne Bezerra de Mello, impliquée dans la lutte en faveur des enfants de rue, notamment à travers le projet «Uerê», a conduit une manifestation à laquelle participera, entre autres, Wagner dos Santos, l’un des survivants et témoin oculaire du massacre, actuellement résident en Suisse, sous haute protection après avoir reçu des menaces de mort.
Selon l’artiste brésilienne, dix ans après le drame, rien n’a changé pour les «meninhos da rua» de Rio. «En passant dans les rues de Rio, vous verrez que les enfants sont nombreux, comme il y a dix ans: il n’existe pas de projets pour leur assistance». (apic/misna/pr)
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