Mexique: Un film vivement dénoncé par l’Eglise bat des records d’audience
Mexico, 23 août 2002 (APIC) Un film vivement dénoncé par l’Eglise catholique mexicaine bat des records d’audience dans le pays. Depuis une dizaine de jours, Le crime du Père Amaro, du réalisateur Carlos Carrera, attire les spectateurs en masse, malgré les manifestations hostiles de fidèles devant les cinémas mexicains. Le film, qui décrit la vie d’un jeune prêtre qui ne peut respecter son voeu de célibat, a déjà attiré près de 900’000 spectateurs dans 365 cinémas à travers tout le Mexique.
Réalisé avec un budget de 20 millions de pesos mexicains, le film de Carlos Carrera, qui met en scène la star mexicaine Gael Garcia Bernal, a déjà rapporté 31 millions de pesos, selon les producteurs. Inspiré du roman «O Crime do Padre Amaro» de l’écrivain portugais José Eça de Queiros, cette adaptation d’une histoire du XIXème siècle se déroule de nos jours… Elle commence lorsque le Père Amaro, un jeune homme de 24 ans qui vient de recevoir l’ordination sacerdotale, arrive dans la paroisse du petit village de «Los Reyes» pour assister dans son service le Père Bénito, un vieux curé qui est là depuis longtemps.
Des scènes considérées par les milieux d’Eglise comme blasphématoires
Le Père Amaro tombe amoureux d’Amelia, jeune fille de 16 ans dont la mère a vécu en concubinage avec le Père Bénito. Il découvre aussi que le Père Bénito reçoit de l’aide des narcotrafiquants pour la construction d’un centre hospitalier alors qu’un autre curé d’un diocèse proche collabore avec les guérilleros… Le Père Amaro a des relations sexuelles avec la jeune fille sous une couverture portant l’image de la Vierge de Guadalupe, patronne de l’Amérique latine. Enceinte, la fille se fera avorter. Plusieurs scènes sont considérées par les milieux d’Eglise comme blasphématoires, comme l’hostie donnée à un chat.
Le réalisateur Carlos Carrera a travaillé comme producteur de télévision pour la campagne électorale du président mexicain Vicente Fox, et on lui attribue un rôle clef dans sa victoire électorale en juillet 2000.
Messes d’expiation et manifestations
L’Eglise catholique du Mexique a condamné le film de Carlos Carrera. Mgr Alberto Suarez Inda, archevêque de Morelia, a déclaré cette semaine qu’il préférait la mort ou la prison plutôt que de voir ce film scandaleux. Outre des manifestations devant les cinémas, des messes ont été organisées pour protester contre la projection du film, notamment dans les églises de Guadalajara et de Morelia.
«Nous sommes inquiets et fâchés, raison pour laquelle nous avons protesté, mais malheureusement, cela n’a servi qu’à faire de la publicité pour le film», déplore pour sa part Mgr Felipe Arizmendi Esquivel, évêque de San Cristobal de las Casas, au Chiapas. La Conférence épiscopale mexicaine souligne que «la pellicule ridiculise les symboles religieux les plus sacrés et traîne dans la boue les convictions des catholiques». Le Mexique, qui compte 102 millions d’habitants, à 90% catholiques, représente la deuxième plus grande communauté catholique mondiale après le Brésil. (apic/bbc/ag/be)
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