Le délai du cardinal Ratzinger expire à minuit le 22 juillet
Rome/Passau, 22 juillet 2002 (APIC) Les sept femmes «ordonnées prêtres» le 29 juin à Passau, au sud de l’Allemagne seront officiellement excommuniées dès minuit lundi 22 juillet, date d’expiration du délai donné par le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Dans une nouvelle lettre envoyée lundi 22 juillet au cardinal Ratzinger, les «femmes prêtres» réfutent une fois encore les arguments du Vatican. Et répètent sur 4 pages ce qu’elles avaient déclaré le 11 juillet dernier, en réponse aux menaces d’excommunication.
Le cardinal Ratzinger avait donné aux sept femmes jusqu’au 22 juillet pour demander pardon, sans quoi elles encouraient l’excommunication.
Dans un message rendu public le 11 juillet, intitulé «Réponse à Monsieur Ratzinger», signé au nom du groupe par l’Allemande Gisela Forster et l’Autrichienne Christine Mayr-Lumetzberger, les 7 femmes «prêtres» avaient répondu à l’ultimatum lancé le 10 juillet par le cardinal Ratzinger, en réfutant le terme de «scandale» utilisé à leur égard par le Vatican. Elles appelaient les autres femmes à la solidarité et à la «résistance contre une Eglise catholique dominée par les hommes». Elles avaient à leur tour accusé l’Eglise catholique d’être la cause de nombreux scandales, notamment dans le non-respect des droits de la femme.
Sans la réponse attendue par Rome et le cardinal Ratzinger, elles seront excommuniées de facto dès la fin du délai, le 22 juillet. Or la lettre envoyée lundi au Vatican confirme en tous points la position de ces femmes, qui se considèrent prêtres à part entière.
La peine la plus sévère
L’excommunication qui frappera les 7 femmes «ordonnées prêtres» le 29 juin en Autriche par un archevêque argentin schismatique, est la peine la plus sévère prévue par l’Eglise catholique. Il existe deux modes d’excommunication: «latae sententiae» et «ferendae sententiae», en fonction de la gravité de la faute commise. Selon le code de droit canon, ceux qui se rendent coupables de fautes extrêmement graves à l’égard de la doctrine sont déclarés excommuniés automatiquement, «latae sententiae», sans qu’il soit besoin d’une décision expresse de l’autorité compétente, car ils sont supposés savoir que leur comportement est délictueux.
Les motifs d’excommunication «latae sententiae» vont de l’hérésie à l’apostasie, du schisme à la violence contre le pape, en passant par la consécration d’un évêque sans mandat du pape, l’avortement, la profanation de l’Eucharistie, l’absolution du «complice» dans le cas de relations sexuelles et la violation du secret de la confession, précise le droit canon.
Pour les fautes moins graves, «ferendae sententiae», l’autorité compétente doit prendre une décision expresse d’excommunication, après une éventuelle procédure.
Les excommunications sont assez rares. La dernière connue a été prononcée en février par un évêque du Piémont, Mgr Pier Giorgio Bernardi, contre un prêtre, Franco Barbero, qui avait béni des «mariages» entre homosexuels.
Dans un «monitum» (mise en garde) lancé le 10 juillet, la Congrégation vaticane pour la doctrine de la foi avait annoncé que l’excommunication des sept femmes «sera prise le 22 juillet si elles refusent d’accepter la nullité de leur ordination et de reconnaître publiquement leur faute».
«Cher pape Jean Paul II»
L’ordination de ces femmes – quatre Allemandes, deux Autrichiennes et une citoyenne des Etats-Unis, a été organisée par l’archevêque schismatique argentin Romulo Braschi, 60 ans. Ce dernier, consacré dans l’Eglise catholique, avait ensuite l’Eglise pour se marier et pour fonder son Eglise catholique apostolique charismatique.
Dans une lettre adressée le 11 juillet au «Cher pape Jean Paul II», les deux signataires insistent sur la validité de leur ordination. Elles affirmaient notamment que l’évêque qui a présidé la célébration, Romulo Braschi, n’est pas séparé de l’Eglise catholique. Elles prévenaient le pape que toute menace ou «punition» à leur égard brisera le dialogue qu’elles veulent entreprendre avec lui. (apic/ag/bb/pr)
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