Encadré
Au début du 20e siècle, lors des expulsions en France, dans le sillage des lois de séparation Eglise-Etat, les religieuses enseignantes de la Congrégation dominicaine de Bar-Le-Duc ont été obligées de quitter le pays. S’opposant à la laïcisation, elles avaient comme intention première de sauvegarder l’intégrité de leur vie religieuse. Aussi ont-elles répondu à l’appel du Père Berthier, dominicain, professeur à l’Université de Fribourg, en Suisse. Avec l’appui du directeur de l’Instruction publique d’alors, Georges Python, les Soeurs dominicaines obtinrent l’autorisation de s’établir à Pensier, à condition de faire la classe aux enfants de Pensier et des environs. Le véritable but des religieuses étant de promouvoir l’éducation chrétienne et l’enseignement selon le programme français.Les religieuses de l’Institut Saint Dominique ne se borneront pas à donner à leurs élèves les moyens d’acquérir une formation intellectuelle solide et profonde, elles aspireront à les rendre responsables.
Le noviciat
Depuis 1904, le noviciat se trouvait à Messancy, en Belgique. Devant les difficultés de communication entre la Suisse et la Belgique, la Prieure générale des Soeurs Dominicaines, Mère Marie de Saint Charles Rémond, adresse une supplique à Rome pour obtenir l’autorisation d’ouvrir un noviciat à Pensier. La première postulante sera admise le 15 août 1916. Et la première prise d’habit aura lieu le 12 février 1918. En 1925-1926, Pensier accueillera 18 postulantes; 15 en 1927, 21 en 1928 et 19 l’année suivante.
Les vocations fleurissent alors, les élèves se multiplient, l’agrandissement de la maison s’impose: une première fois en 1911; une seconde en 1922. En 1939, à la déclaration de guerre, le pensionnat se vide, vu son caractère international. Les jeunes filles de Suisse romande et alémanique prendront alors la relève. Il faudra attendre la fin de la guerre, entre 1950 et 1975, pour voir à nouveau des familles françaises et d’autres nationalités confier l’instruction de leurs enfants aux Soeurs de Pensier.C’était cependant sans compter sur le problème des vocations et de la relève. Les Soeurs vieillissent, les Soeurs enseignantes manquent. Ce qui les oblige à la ’reconversion’. En 1975, le Pensionnat se transforme en maison d’accueil pour repos et convalescence. Bientôt, les Soeurs ne sont plus assez nombreuses pour maintenir l’oeuvre.
La relève
Aussi la démarche entreprise par les Soeurs dominicaines en 1993 d’appeler la Communauté du Verbe de Vie, une Communauté alors nouvelle, fondée en 1986, du Renouveau charismatique, n’étonnera-t-elle personne, ou peu de monde. Cette communauté regroupe des membres appartenant à différents états de vie: célibataires, couples, familles, consacré(e)s, clercs. Il s’agit d’une communauté à la fois contemplative et missionnaire.
Les soeurs dominicaines vont se retirer mais la mission ne s’arrête pas. Le «flambeau» de saint Dominique a été transmis, assurent les responsables de l’une et l’autre communauté. (apic/com/pr)
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