Suisse: Mère Léonie Françoise de Sales Aviat sera canonisée le 25 novembre

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La communauté de Soyhièères et des Jurassiens présents à Rome

Monique Rion, responsable de l’information dans le Jura pastoral

Delémont, 20 novembre 2001 (APIC) La canonisation de Mère Léonie Françoise de Sales Aviat sera célébrée par le pape Jean Paul II dimanche 25 novembre à Rome. De nombreuses religieuses de la Congrégation des Sœurs oblates de St-François de Sales seront présentes, parmi lesquelles les trois communautés de Suisse implantées à Berne, à Châtel-St-Denis et à la Maison Chappuis de Soyhières dans le Jura. Une délégation jurassienne sera du voyage, elle sera emmenée par l’évêque auxiliaire, Mgr Denis Theurillat.

«Par la canonisation, Mère Léonie Françoise de Sales devient un exemple, un élan, un inépuisable trésor pour l’Eglise entière. Vivre cet événement en direct sera certainement source de richesse intérieure pour chacun. D’autre part, la ville de Rome est, à elle seule, un véritable livre d’histoire». C’étaient les termes de l’invitation au voyage lancé par les Sœurs de la communauté religieuse de Soyhières audébut de l’été.

La vie de Léonie Aviat

La future sainte Léonie Françoise de Sales s’appelait Léonie Aviat à sa naissance à Sézanne dans la Marne en France en 1844. Elle est entrée à onze ans au pensionnat de la Visitation à Troyes, dirigée par la Mère Marie de Sales Chappuis, Jurassienne de Soyhières. Léonie Aviat devient Sœur Léonie Françoise de Sales en 1866. Devenue supérieure générale de l’institut à 28 ans, avec 34 religieuses sous ses ordres, elle développa les Oeuvres ouvrières, foyers dans lesquels les jeunes filles recevaient une formation pratique et une éducation à la foi.

Elle est appelée à Paris pour réorganiser un pensionnat. Son retour à Troyes est une période d’incompréhension et de discrédit, elle perd sa charge de Mère supérieure. Ouvrière parmi les ouvrières, elle livrera sa véritable dimension, pratiquant ce qu’elle enseignait auparavant: la dignité, le partage et la solidarité dans le travail. Ce chemin d’humilité sera son sentier spirituel. Elle s’abandonne à Dieu et s’oublie dans la prière. Elle retrouve la charge de supérieure générale en 1893 et la gardera jusqu’à sa mort le 10 janvier 1914. Ses enseignements: «Ne jamais faire des choses même importantes une affaire d’état… M’appliquer à être le petit instrument de Dieu… On trouve toujours le temps de faire plaisir…L’épreuve est toujours suivie de la grâce et, près du Sauveur, notre cœur reprend force et courage…»

Relation entre Mère Léonie Françoise de Sales et le Jura

En 1893, année du centenaire de la naissance de Mère Marie de Sales Chappuis, la Congrégation de Troyes entre en possession de l’hôtel de la Croix-Blanche à Soyhières, maison natale de Mère Marie de Sales. Léonie Françoise de Sales vient y inaugurer l’une des premières écoles enfantines du Jura en janvier 1905. Soyhières était devenu son port d’attache: elle a réuni deux fois le chapitre général à la Maison Chappuis.

Aujourd’hui, les neuf sœurs de la communauté de Soyhières sont présentes dans l’éducation et dans la vie paroissiale. Elles accueillent une quinzaine de jeunes filles alémaniques de 15 à 18 ans dans le pensionnat qui dispense en particulier des cours de langue française. Elles tiennent l’école enfantine du village et sont actives en catéchèse, dans le service liturgique, dans la chorale et visitent les malades.

Des démarches de canonisation entamées en 1914

Une canonisation est l’acte par lequel le pape inscrit un bienheureux au catalogue des Saints et autorise son culte dans l’universalité de l’Eglise. Les démarches pour une cause de canonisation sont plutôt compliquées, écrit Sr Marguerite de Soyhières.

Pour Mère Léonie Françoise de Sales Aviat, elles ont débuté dès après sa mort, le 10 janvier 1914. «Votre Mère était une Sainte, ne tardez pas, vous devez vous occuper de la faire connaître»., avait alors proposé le cardinal Van Rossum aux Sœurs de sa Congrégation. Celles-ci avaient entamé des recherches de témoins dans les différents diocèses où elle a vécu, rechercheé des écrits, des souvenirs, et fait les dépositions.

Le procès de canonisation se termine à Rome par le «Décret d’héroïcité des vertus», approuvé d’abord par les théologiens et les cardinaux, puis par le Saint Père en 1978. Mère Françoise de Sales est ainsi déclarée «vénérable». Le décret de reconnaissance d’un miracle attribué à son intercession permettra de franchir l’étape suivante : la béatification, le 27 septembre 1992. Et elle sera canonisée le 25 novembre 2001.

Les miracles

«Sa mémoire reste vivante, la vénération et la confiance s’intensifient et nous comptons sur son intercession auprès de Dieu. Des grâces et des miracles prouvent sa présence maternelle auprès de nous», a décrété le Vatican le 21 décembre 1991, après bon nombre d’années de contrôles, examens et preuves médicales, en reconnaissant le miracle de la guérison de Vincent Kesner.

Cet enfant sud africain âgé alors de douze ans est atteint en 1976 d’une tuméfaction au coude, cancéreuse. Le bras devait être amputé. La Communauté des Sœurs oblates d’Ocean Wiew, près du Cap, décida de faire une neuvaine de prières et demanda l’intercession de Mère Léonie Françoise de Sales. Dès le sixième jour, Vincent se sent mieux et quand il retourne à l’hôpital, il était guéri.

Le jour de la béatification de Mère Léonie Françoise de Sales, le 27 septembre 1992, une adolescente de Philadelphie saute de joie sur la Place St-Pierre à Rome. Elle aussi vient d’être guérie. Grabataire suite à une anomalie de la colonne vertébrale, Bernadette Mac Kenzie subit plusieurs interventions chirurgicales qui sont autant d’échecs. Ses proches, son école et sa paroisse débutent une neuvaine à Mère Léonie Françoise et sont relayés par 4000 personnes. Le quatrième jour, Bernadette retrouve sa forme. Le miracle reconnu est un nouveau chapitre de l’histoire de la canonisation de Mère Léonie Françoise de Sales.

Le même jour seront canonisés Giuseppe Marello, évêque et fondateur de la Congrégation des oblats de St-Joseph, Paola Montal Fornés di San Giuseppe Calasanzio, vierge et fondatrice de l’Institut des filles de Marie (religieuses des écoles pieuses) et Maria Crescentia Höss, vierge et moniale du tiers ordre de St-François.

Une messe d’action de grâce sera célébrée à Soyhières par l’évêque du diocèse de Bâle, Mgr Kurt Koch, le 10 janvier 2002, date de la fête liturgique de la nouvelle sainte. (apic/sic/bb)

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