Selon «Esprit», un responsable de crimes contre l’humanité à la tête de l’Etat rwandais

La revue «Esprit», dans son n° 266-267 d’août-septembre 2000, n’est pas tendre pour le major-général Paul Kagame. Sous la plume d’un auteur comme Rony Brauman, de Médecins sans Frontières (MSF), du journaliste de «Libération» Stephen Smith et d’un chercheur comme Claudine Vidal (CNRS-Centre d’études africaines-EHESS), on peut lire: «Au lendemain d’un génocide que la communauté internationale n’a pas su empêcher, un responsable de crimes contre l’humanité accède à la tête de l’Etat rwandais au nom des victimes qu’il prétend représenter». Sous la conduite du général Kagame, dont la responsabilité personnelle est engagée, écrit «Esprit», le FPR s’est en effet livré à des tueries de Hutus organisées après, pendant et même avant le génocide des Tutsis. «Au Rwanda de l’après-génocide, en lieu et place d’une politique de réconciliation, la violation des droits de l’homme a été érigée en système de gouvernement», affirment R. Brauman, S. Smith et C. Vidal.

Pour sa part, le journal du Vatican «Osservatore Romano» parle de «double génocide». Dans son édition hebdomadaire du 21-25 mai 1999, on peut lire qu’en réalité, «il faut constamment préciser qu’il y a eu un double génocide au Rwanda: celui contre les Tutsis et certains Hutus modérés, perpétré après le 6 avril 1994, qui a provoqué plus de 500’000 victimes, et celui envers les Hutus, à partir d’octobre 1990 jusqu’à la prise de pouvoir par le Front Patriotique Rwandais (FPR) tutsi à partir de juillet 1994. Ce génocide des Hutus s’est poursuivi ensuite dans la forêt zaïroise, où les fugitifs hutus ont été massacrés pendant des mois sans même bénéficier de la protection de la Communauté internationale. Le nombre des victimes hutues s’élève à environ un million. Les deux génocides ont été horribles et doivent être tous deux rappelés, sous peine de risquer une propagande unilatérale.» (apic/be)

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