Uranium appauvri et >
Rome, 3 janvier 2001 (APIC) Un soldat italien de 24 ans est mort de leucémie en novembre, a fait savoir mardi en Italie sa famille. Il avait effectué deux missions en Bosnie, en 1998 et 1999. Les parents du jeune soldat expliquent le décès de leur fils par l’exposition à des radiations liées à l’usage d’armes à uranium appauvri par l’OTAN, durant la guerre des Balkans.
Salvatore Carbonaro, originaire de Sicile, est mort dans un hôpital de Pavie au nord de l’Italie, dans la nuit du 5 au 6 novembre 2000, un an et demi après que les médecins eurent détecté chez lui une leucémie. La dernière mission de ce soldat en Bosnie, à Sarajevo, s’est effectuée de décembre 1998 à février 1999.
Selon son frère, Mauro Carbonaro, interrogé par le quotidien régional >, Salvatore a été en contact avec des armes à uranium appauvri, utilisées par les forces de l’OTAN. Le décès de ce soldat porte à six le nombre de militaires italiens ayant servi dans les pays d’ex-Yougoslavie, morts du >.
Le > concerne des militaires de plusieurs pays européens, qui ont participé à des missions dans la région depuis 1992. De l’uranium appauvri a été utilisé par les Américains pour améliorer l’efficacité des projectiles et des missiles lancés sur la Bosnie en 1994-95 et sur la Yougoslavie en 1999. Outre les six morts recensés en Italie, la presse a dénombré une trentaine de cas suspects de militaires contaminés par de l’uranium appauvri.
Irak-Balkans: mêmes armes, mêmes effets
Ce même uranium appauvri a été utilisé par les Américains lors de la guerre du Golfe. Des preuves ont du reste été apportées par les Instituts d’étude spécialisées, en Allemagne et aux Etats-Unis, y compris par les associations des soldats américains. Washington a pourtant longtemps nié cette contamination. Les Etats-Unis ne se sont pas arrêtés à l’Irak pour déverser et tester leurs armes >, puisque la Grande-Bretagne et l’Union européenne ont reconnu qu’il existe aujourd’hui au Kosovo une zone importante de radioactivité alarmante.
Lors de la guerre du Golfe, le secrétaire d’Etat américain à la défense a finalement dû reconnaître que 295 tonnes de munitions à l’uranium appauvri (UA) avaient été déversées sur l’Irak, sans tenir compte des 400 tonnes de missiles envoyées sur le pays, et les obus tirés par les chars > et >. Après cinq ans de recherches en Irak, le professeur allemand Günther a publié une étude sur le problème. Selon ces résultats, le contact avec les munitions à l’UA provoque un collapsus du système immunitaire avec de fortes augmentations d’infections, ainsi que la leucémie. Soit la maladie qui a emporté le jeune soldat italien.
Les recherches du professeur Günther avait à l’époque permis de dénoncer le >. L’Europe découvre à son tour les effets du >. Une commission d’enquête mise en place par le ministère italien de la Défense a été chargée d’établir s’il existe un lien entre ces décès et les cas de tumeurs, et l’uranium appauvri. Quelque 60’000 militaires et 15’000 civils italiens ont effectué des missions dans l’ex-Yougoslavie depuis 1995.
Appels contre les armes à l’uranium
L’association internationale des médecins pour la paix et la responsabilité sociale demande d’interdire la recherche, ainsi que la production et l’utilisation de munitions renforcées à l’uranium. Dans un message diffusé le 3 janvier à Berlin, elle affirme que ces munitions, en raison de leur teneur en métal lourd, restent encore dangereuses au terme des hostilités et leur radiation peuvent provoquer des cancers.
L’association souligne qu’à la suite de la Guerre du Golfe, où des armes à l’uranium appauvri on été utilisées par l’armée américaine, le danger de radiation a été sous-estimé. Avec les études actuelles en la matière, elle affirme que les risques de cancer sont cinq fois plus élevés que ce qu’avait alors prétendu la commission internationale pour la protection contre les radiations.
Réaction d’un aumônier
Mgr Vinicio Albanesi, coordinateur d’aumônerie dans les troupes de l’OTAN lors de la guerre des Balkans, s’inquiète des conséquences de l’exposition des soldats à l’uranium. dans une déclaration diffusée le 3 janvier, il demande que «toute la clarté» soit faite sur les dangers de ces armes. Il déplore la politique d’information utilisée par l’OTAN et par le ministère italien de la défense, qui ont trop tardivement réagi à la suite des cas de leucémie chez des soldats italiens envoyés au front au Kosovo. (apic/af/kna/kp/pr/bb)
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