Aujourd’hui, 9 décembre, nous célébrons la fête de l’Immaculée Conception, renvoyée au lendemain du 2e dimanche de l’Avent. C’est aussi le lendemain du grand pèlerinage de la Colline et nous passsons la journée à trier et compter l’énorme quête. Enorme en tout cas quant au volume : deux gros sacs en jute remplis de billets froissés. Quant au montant, à voir !
Parlons d’abord des billets, puis faisons un lien avec la fête du jour.
Il n’y a pas de pièces de monnaie au Congo et les quêtes seraient très silencieuses si la chorale ne criait pas pendant. Le plus petit billet en circulation est celui de 50 frs qui correspond grosso modo à 5 centimes suisses (il y a des billets de 10 et 20 frs mais ils ne sont plus acceptés sur le marché). La très grosse partie de notre collecte dominicale est donc formée de billets de « 5 centimes » que nous déplions, trions, entassons par liasses, dans une joyeuse ambiance dans la salle commune.
La plupart des pèlerins ont jeté dans la corbeille de la collecte un billet de 50 frs, « 5 centimes ». Par rapport à leur niveau de vie, c’est déjà beaucoup (si l’on pense que la journée de travail d’un ouvrier du village est de 2000 frs (2 frs suisses). On peut pousser le calcul plus loin et faire une comparaison avec une quête européenne.
Mais c’est ici qu’intervient Marie. Pour occuper le temps, mes compagnons pour ce travail bancaire m’apprennent à chanter en ciluba le Magnificat : « il comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides »…
Marie est solidaire de ces petits qui n’ont que des petits billets pour vivre et des petites vies pour horizon. Mais sur cet horizon Dieu est là « qui renverse les puissants et élève les humbles »
Il m’a fallu être ici parmi ces gens écrasés de misère et pétris d’espérance pour pouvoir comprendre quelque chose du chant et de la foi de Marie…
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