France: 2’500 adultes vont recevoir le baptême la nuit de Pâques
Paris, 13 avril 2000 (APIC) Comme chaque année, quelque 2’500 adultes vont recevoir le baptême la nuit de Pâques dans les églises de France, pays où l’on compte 10’000 catéchumènes. Si le nombre de baptêmes d’adultes a doublé en dix ans, cette courbe positive ne doit pas cacher le fait que le taux de baptême chez les jeunes enfants a régressé et est passé de 91,7% en 1958 à 54%, rapporte le quotidien «La Croix».
Si on connaît le nombre de catéchumènes, «on ignore toujours ce qu’ils deviennent», avoue le Père Dominique Sentucq, directeur du Service national du catéchuménat. 80 % de ces catéchumènes ont entre 20 et 40 ans, 80 % encore sont de France métropolitaine, les autres sont originaires de tous les continents, avec une majorité d’Africains et d’Asiatiques.
Près de 80% de ces candidats au baptême disent n’avoir aucune religion antérieure, tandis que 9 % viennent de l’islam, 2% du judaïsme, 2% du bouddhisme, 5% d’autres religions et 1% des sectes. Toutes les catégories sociales sont représentées, mais deux retiennent particulièrement l’attention: les étudiants et jeunes professionnels et les personnes en situation économique difficile.
Des assemblées froides et distantes
C’est toujours au terme d’une rencontre, d’un événement que ces personnes viennent frapper à la porte de l’Eglise. Par leur démarche, elles affirment leur liberté et leur identité, elles expriment leur confiance en Dieu. Leur conversion les renvoie au monde avec un élan nouveau, relève le Service national du catéchuménat. Mais pour son responsable, le Père Dominique Sentucq, interrogé par «La Croix», cet élan n’est pas nécessairement partagé: «Il ne faut pas le cacher: une fois baptisés, leur insertion dans les communautés catholiques n’est pas facile».
«Pour ces nouveaux chrétiens, tout est étrange: le langage, les habitudes, les rythmes et les rites», souligne le P. Sentucq, qui constate que «nous n’avons pas en Occident de ’culture’ catéchuménale», et que «souvent, ces nouveaux baptisés trouvent nos assemblées froides et distantes». Or, tandis que «les chrétiens de longue sont, dans l’ensemble, individualistes dans leur pratique», le nouveau chrétien est «un néophyte au sens étymologique, c’est-à-dire une jeune plante qui nécessite un tuteur, un soutien».
Pour le responsable du catéchuménat, il est urgent que les communautés chrétiennes suscitent en leur sein, à côté des parrains «humains», des tuteurs pour aider leurs frères chrétiens dans leurs premiers pas. A cet égard, «il y aurait grand profit à s’inspirer des pratiques des Eglises d’Asie et d’Afrique».
Justement là où l’Eglise n’est pas !
Ces " nouveaux " ont d’ailleurs beaucoup à apporter à l’Eglise. «Nous avons du mal à les accepter avec leur histoire et leur identité, poursuit le P. Sentucq. C’est dommage, car ces catéchumènes proviennent souvent de milieux et de réalités très éloignés de l’Eglise. C’est là qu’ils vont retourner. Ils seront désormais chrétiens justement là où l’Eglise n’est pas. Celle-ci doit leur montrer l’intérêt qu’elle attache à cette présence nouvelle.
«Le directeur du Service national du catéchuménat enchaîne en faisant une proposition: «Pourquoi pas en leur confiant, au moment de leur confirmation, une mission expressément définie pour être témoin du Christ et de son espérance dans leur milieu de vie, de combat, de recherche? Cette mission devrait être nominalement signifiée devant toute la communauté. Elle aurait à prévoir également des temps de reprise et de soutien humain et spirituel, afin qu’ils soient aidés. Ainsi reconnus, ces nouveaux baptisés trouveraient alors davantage intérêt aux propositions habituelles de leur communauté.»
«Chercheurs de Dieu»
En France, un service de la Conférence des évêques anime, au niveau national, la réflexion de dix mille accompagnateurs de catéchumènes. Ce service publie, avec les Editions du Cerf, une nouvelle revue trimestrielle, «Chercheurs de Dieu» (1), qui prend la relève de «Croissance de l’Eglise». Elle se veut un outil de travail, de formation et d’approfondissement. Le premier numéro, qui a pour thème «2000 ans de conversions», contient des témoignages de convertis, des portraits de lieux spirituels, des récités de conversions d’intellectuels et des suggestions de prière. (apic/snop/cx/cip/be)
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