Rome: Cinq nouveaux bienheureux à Rome le 9 avril, 987 depuis le début de ce pontificat
Rome, 4 avril 2000 (APIC) Le pape Jean Paul II proclamera cinq nouveaux bienheureux le dimanche 9 avril 2000, lors d’une messe célébrée le matin sur la place Saint-Pierre. Parmi eux figurent deux prêtres, un Colombien et un Allemand, et trois religieuses fondatrices de congrégations, une Suédoise, une Italienne et une Indienne.
Avec ces cinq nouvelles béatifications, Jean Paul II aura proclamé 987 bienheureux depuis le début de son pontificat, parmi lesquels 756 martyrs et 231 confesseurs de la foi. S’y ajouteront prochainement la religieuse polonaise Faustine Kowalska que Jean Paul II béatifiera à Rome le 30 avril, et les deux petits bergers de Fatima pour lesquels il se rendra le 13 mai au Portugal.
Premier bienheureux colombien
Premier bienheureux colombien, Mariano De Jesus Euse Hoyos est né dans une famille chrétienne de paysans, le 14 octobre 1845. Aîné de sept enfants, éduqué d’abord par ses parents, puis par un oncle prêtre, il entra au séminaire à Medellin en 1869, et fut ordonné le 14 juillet 1872. Jusqu’à sa mort, à l’âge de 81 ans le 13 juillet 1926, il fut un simple curé de campagne, apprécié de ses paroissiens qui l’appelaient affectueusement ’Padre Marianito’».
Très proche des malades et des pauvres, à la disposition de tous, tout en menant une vie d’ascèse personnelle et de prière assidue, il eut aussi à faire face aux attaques de groupes militaires et paramilitaires qui troublaient la vie politique colombienne de l’époque. Pour sa béatification, 1’500 pèlerins colombiens sont attendus à Rome.
Né en Bavière le 11 janvier 1818, François Xavier Seelos entra dans la congrégation des Rédemptoristes en 1842, et partit l’année suivante pour les Etats-Unis où il fut ordonné à Baltimore le 22 décembre 1844. Prêtre de paroisse à Pittsburgh en Pennsylvanie, tout en ayant la charge de novices rédemptoristes, il fut rapidement reconnu pour ses qualités de confesseur et de guide spirituel. Joyeux et généreux envers les pauvres et les marginaux, il était apprécié des enfants auquel il enseignait le catéchisme, et des adultes auxquels il prêchait.
Transféré en 1854 à Baltimore puis à Cumberland et Annapolis, il refusa la charge d’évêque de Pittsburgh pour se consacrer à une activité missionnaire itinérante de 1863 à 1866. Il prêcha ainsi pendant trois ans dans les différents états du Connecticut, Illinois, Michigan, Missouri, New Jersey, New York, Ohio, Pennsylvanie, Rhodes Island et Wisconsin. Enfin, il fut de nouveau curé à Detroit dans le Michigan, puis à la Nouvelle Orléans en Louisiane. C’est là qu’il mourut le 4 octobre 1867 à 48 ans, à cause de la fièvre jaune qu’il avait contractée lors de ses visites aux malades.
Infirmière convertie au catholicisme
Luthérienne convertie, Marie Elisabeth Hesselblad est née en Suède le 4 juin 1870, cinquième de treize enfants. Eduquée dans la religion luthérienne, elle émigra aux Etats-Unis à l’âge de 13 ans pour soutenir financièrement sa famille, et travailla à New York comme infirmière jusqu’en 1904. En 1902, après avoir étudié la doctrine catholique sous la direction d’un jésuite, elle s’était convertie au catholicisme.
Arrivée à Rome en 1904, elle entra chez les carmélites dans la maison de Sainte Brigitte de Suède, mais reçut deux ans plus tard une permission spéciale du pape Pie X pour prendre l’habit des «brigittines», l’ordre fondé par Sainte Brigitte en 1363, qu’elle reconstitua à Rome en 1911, et en Suède en 1923, avec un grand souci de l’unité des chrétiens qu’elle manifesta tout au long de sa vie. Bien que de faible santé, elle se montra par ailleurs très active au service des pauvres, et particulièrement accueillante envers les juifs persécutés pendant la seconde guerre mondiale. Elle mourut à Rome le 24 avril 1957 à l’âge de 87 ans.
Mère de famille avant de devenir religieuse
Mère de famille avant de devenir religieuse, Anna Rosa Gattorno, italienne, est née à Gênes dans une famille de la haute bourgeoisie le 14 octobre 1831. Mariée en 1852, mère d’une petite fille l’année suivante, elle dut faire face assez vite aux difficultés financières de son mari, qui travaillait dans le commerce, et aux problèmes de santé de sa fille qui devint sourde et muette. Mère d’un deuxième, puis d’un troisième enfant en 1855 et 1857, elle se retrouva veuve en 1858, lorsque son mari mourut de la tuberculose à l’âge de 31 ans.
Quelques mois plus tard, son dernier enfant mourait également. Agée de 27 ans, Anna Rosa Gattorno s’accrocha à la foi dans ses épreuves et s’engagea dans de nombreuses œuvres de charité au sein du diocèse de Gênes, tout en s’occupant de ses deux enfants. Poussée à fonder une nouvelle congrégation, elle partit pour Plaisance avec cinq compagnes, qui prirent l’habit religieux en 1866.
L’année suivante, elle-même entrait dans ce nouvel institut des «Filles de Sainte Anne» – dont la vocation était de s’occuper des pauvres et des malades – tout en poursuivant l’éducation de ses enfants. Elle mourut le 6 mai 1900, tandis que son institut se développait rapidement en Italie, en Amérique Latine et en Afrique, où il est actuellement engagé dans les secteurs sociaux-sanitaires, éducatifs et pastoraux.
Mystique au service des pauvres, l’indienne Mariam Thresia Chiramel Mankidiyan est née le 26 avril 1876 dans le village de Puthenchira, dans l’état du Kerala en Inde. Très pieuse dès son enfance, et attirée par une vie de solitude, elle perdit sa mère à l’âge de douze ans. Favorisée de nombreuses expériences mystiques visions, extases, stigmates à partir de 1909 – et victime d’attaques du démons au point de devoir faire appel à des exorcistes, elle entra dans le tiers-ordre du Carmel en 1910.
En 1913, elle commençait une vie de prière et de pénitence avec quelques compagnes, avec l’approbation de son évêque, et poursuivait avec elles un apostolat auprès des familles et un service auprès des plus pauvres. Devenue supérieure de cette nouvelle congrégation, elle ouvrit une écoles pour filles en 1915 à Puthenchira. A sa mort, le 8 juin 1926, cette «congrégation de la Sainte Famille» comprenait plus d’une cinquantaine de religieuses. Elle en compte aujourd’hui 1584, dans le nord de l’Inde, en Allemagne, en Italie et au Ghana. (apic/imed/be)
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