Vatican: Ouverture de la conférence «Santé et société»

La médecine doit retrouver le sens du sacré

Rome, 16 novembre 2000 (APIC) La médecine doit retrouver le sens du sacré pour que ses performances techniques se révèlent positives. La Conférence internationale «Santé et société» qui se tient au Vatican du 16 au 18 novembre à l’initiative du Conseil pontifical pour la pastorale de la santé s’est ouverte jeudi devant plus de 500 spécialistes de 66 pays.

Les travaux ont débuté par une réflexion sur «la médecine à la lumière de la parole de Dieu», du cardinal colombien Dario Castrillon Hoyos, préfet de la Congrégation pour le clergé. Ce dernier a décrit en termes scientifiques la conception du Christ dans le sein de la Vierge Marie: «Il y a deux mille ans, un ovule fut fécondé de façon miraculeuse par l’action surnaturelle de Dieu. De cette union merveilleuse a résulté un zygote avec un patrimoine chromosomique propre en qui se trouvait le Verbe de Dieu et le salut des hommes.»

Le cardinal a évoqué le développement de l’embryon humain en se référant toujours au Christ: «Encore au premier mois de la grossesse, quand le fœtus mesurait déjà 0,8 à 1,5 centimètre, le cœur de Dieu commença à battre avec la force du cœur de Marie, et à utiliser le cordon ombilical pour se nourrir par sa Mère, la Vierge Immaculée… Le Verbe de Dieu était absolument dépendant d’un être humain, mais il possédait une totale autonomie génétique».

Pour le préfet de la Congrégation pour le clergé, la médecine étant parvenue deux mille ans plus tard à «mieux pénétrer le secret de la transmission de la vie», elle devrait inciter aujourd’hui à «un plus grand respect de ce don merveilleux de Dieu». Alfons Georg Hofstetter, directeur scientifique de l’Institut d’urologie de l’Université de Munich, a montré de son côté la nécessité d’un respect des «limites éthiques et morales» dans la recherche médicale. Si les limites techniques peuvent être repoussées, a-t-il souligné, en prenant l’exemple des recherches sur le cancer, les limites éthiques et morales doivent être observées si l’on veut préserver «la valeur et la dignité de la personne humaine».

La déshumanisation de la médecine

Johannes Petrus M. Lelkens, professeur de physiologie à l’Institut d’études sur le mariage et la famille à Rolduc (Pays-Bas), est intervenu sur «la déshumanisation de la médecine», pour déplorer «la façon de plus en plus impersonnelle dont les gens agissent dans la pratique et les soins médicaux».

L’origine de cette «déshumanisation» se trouve dans «le progrès scientifique spectaculaire et dans les développements technologiques du siècle dernier», dit-il, mais aussi dans «l’influence de l’économie, la bureaucratie de plus en plus importante» et surtout dans «le processus actuel de sécularisation dans la société et par conséquent aussi dans la médecine». J.P. Lelkens a ainsi évoqué, comme «excès» de la sécularisation, l’économie néo-libérale et «l’idéologie financière et capitaliste», qui s’accompagnent d’une perte du sens du sacré. «Réhumaniser le domaine de la santé ne peut se faire que par une réévangélisation», a-t-il affirmé, celle-ci permettant de «redonner une place centrale à Dieu et donc au sacré», en surmontant l’obstacle de l’indifférence provenant d’un «relativisme anti-doctrinal post-moderne». (apic/cip/imed/vb/pr)

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