Journal du soir depuis 1883, «La Croix» devient quotidien du matin
Paris, 10 janvier 1999 (APIC) Mutation historique à «La Croix». Journal du soir, à Paris, depuis sa création en 1883, le quotidien va désormais rejoindre ses confrères du matin. Avec ce changement important, le quotidien catholique français entend mieux se placer dans un univers de concurrence. Une nouvelle formule plus gaie (avec l’utilisation de la couleur), plus nerveuse, avec un meilleur confort de lecture. Les changements les plus importants concernent la une et le numéro du week-end. Le logo, plus visible (pour la vente en kiosque) est maintenant en réserve blanche sur fond bleu.
L’édition no 35’205 – du samedi et dimanche 9 et 10 janvier 1999 – est aussi la dernière a avoir été imprimée sur les rotatives de Montrouge, près de Paris. Elle est également la dernière de la formule actuelle, lancée il y a trois ans. L’édition du lundi 11 janvier a été imprimée à Saint-Ouen, sur les nouvelles rotatives du groupe Amaury (qui édite notamment «Le Parisien/Aujourd’hui» et «L’Equipe).
Titre phare du groupe catholique Bayard Presse, éditeur de «Phosphore», «Notre Temps», «Pèlerin Magazine», «Pomme d’Api», «Capital Santé», le quotidien «La Croix» entame une phase résolument offensive de son développement.
La mutation de «La Croix», sur un point au moins, ne s’est pas faite sans laisser de traces, avec la fermeture du site industriel d’impression, où travaillaient une quarantaine d’ouvriers qui assuraient depuis de nombreuses années pour certains l’impression et la distribution du produit.
Un malaise que ne cache du reste pas Bruno Frappat, directeur de la rédaction: «Le conflit social que nous avons vécu à cette occasion, finalement conclu par un accord, aura laissé des traces où l’amertume peut avoir sa part, compréhensible, comme la nostalgie», écrit-il en éditorial de la dernière édition version ancienne formule.
Selon Bruno Frappat, cette fermeture ne laisse personne sur le chemin, grâce à un plan fondé sur des préretraites et des reclassements.
Des plus
Dès lundi 11 janvier, la rédaction de «La Croix» et ses 90 correspondants en France et à l’étranger propose donc non seulement un changement de rythme, mais encore une maquette rénovée. La «une» entend privilégier le sujet qui marquera l’actualité du jour selon la rédaction. Les pages 2 et 3 contiendront l’actualité «en un coup d’œil». L’actualité va désormais se déployer sur une plus grande partie du journal. On retrouvera les rubriques habituelles – France, Monde, Religion et Culture -, mais «La Croix» réservera dorénavant un espace à l’économie.
Les pages centrales demeureront réservées pour développer un grand reportage ou donner les clés d’un dossier d’actualité. Les lecteurs y trouveront en outre les pages consacrées aux programmes des chaînes TV et Radio, ainsi qu’au Forum, sans parler de la «der», avec «La vie comme elle va», faite de reportages ou de portraits…
Chaque jour, y compris un numéro spécial pour le week-end, un supplément permettra d’aborder des thèmes en rapport avec l’économie et l’entreprise, le christianisme et son histoire, les relations parents et enfants, les livres et les idées.
Dépasser le cap des 100’000 exemplaires
Après avoir atteint en 1997-1998 un tirage de 97’933 exemplaires, «La Croix» voudrait à court terme dépasser le cap des cent mille exemplaires et, d’ici cinq ans, atteindre un point d’équilibre, situé à environ 20’000 acheteurs supplémentaires. L’effort portera sur la vente au numéro, ce qui vise un public plus jeune (35-55 ans). Par ailleurs, l’augmentation des pages en quadrichromie devrait permettre d’accroître encore les recettes publicitaires qui ont progressé de 20 % en 1998 (mais ne représentent que 7 % du chiffre d’affaires)
Fidèle à sa volonté de transparence, «La Croix» a toujours publié ses comptes. Le journal, qui perdait environ 10 millions FF par an (2,5 millions de francs suisses en 1996, 2,4 millions de francs suisses en 1997 et 1,85 million de francs suisses en 1998), entend retrouver l’équilibre en cinq ans grâce à l’amélioration des recettes essentiellement – des efforts de réduction des coûts ayant déjà permis en deux ans de diminuer de moitié la perte d’exploitation.
L’histoire du groupe Bayard Presse remonte à 1873, année où le Père Paul Bailly, assomptioniste, crée «Le Pèlerin», destiné aux participants des pèlerinages organisés par sa congrégation. Et c’est le 16 juin 1883, dans un contexte de laïcisation de l’Etat et de défiance à l’égard de l’Eglise, qu’est lancé le quotidien «La Croix», très vite populaire par son format, son ton et… son prix: un sou.
Bayard Presse, c’est aujourd’hui le cinquième groupe de presse en France, avec 30 millions de lecteurs dans le monde; 97 journaux et magazines dans le monde. (apic/cip/pr)
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