Nouvelle offense raciste contre les immigrants d’ex-URSS
Jérusalem, 23 novembre (APIC) Les nouvelles attaques racistes de manifestants ultra-orthodoxes contre les immigrants d’ex-URSS, qualifiés de «mangeurs de porc» et de «non juifs» qui devraient être parqués dans des zones résidentielles et des villes séparées des autres juifs, provoquent des réactions indignées en Israël. Le parti des immigrants russes «Yisraël Ba Aliya» réclame des excuses et menace de quitter la coalition gouvernementale dirigée par Ehud Barak.
Dimanche soir, plusieurs milliers de militants, de sympathisants et de rabbins du parti ultra-orthodoxe Shass, manifestant dans la localité israélienne de Beit Shemesh, ont accusé les immigrés russe d’apporter «maladies, obscénités, alcoolisme, pornographie et prostitution en Israël» et d’»inonder Beit Shemesh d’abomination». Ce genre de déclarations ont été faites par David Benizri, frère du ministre de la santé Shlomo Benizri et d’autres rabbins lors d’une manifestation contre la violation massive de la «halacha», la loi juive, notamment la vente de viande «non kosher» dans la ville. Les magasins qui vendent de la viande de porc trouvent leur clientèle chez les nouveaux immigrants.
Trop d’immigrants non juifs s’installent en Israël grâce à la «Loi du retour» et menacent la nature juive de l’Etat. Cette loi, qui permet à tout juif, où qu’il se trouve dans le monde, de devenir citoyen israélien et de s’établir dans le pays, doit être changée pour éviter ce danger, a déclaré Eli Yishai, leader du parti (orthodoxe sépharade) Shass, au lendemain des événements de Beit Shemesh.
Le chef du Shass a fait remarquer qu’étant donné que plus de 50% des immigrants de fraîche date ne sont pas juifs selon la «halacha», il est d’avis qu’il n’y a pas d’autre alternative que d’être plus restrictifs dans le domaine de la législation sur l’immigration. «Il ne fait pas de doute que des centaines de milliers de nouveaux immigrants non juifs rendront la coopération très difficile entre les Israéliens». Pour Eli Yishai, il faut restreindre l’accès à la «Loi du retour» aux enfants de mère juive ou, s’ils sont nés de père juif, à ceux qui se sont convertis selon la «halacha».
Une menace contre l’unité nationale
L’ancien «refuznik» russe (Anatoly) Natan Sharansky a mis en demeure le parti Shass de cesser ce genre d’attaques. Sharansky, ministre israélien de l’Intérieur et chef du parti des immigrants «Yisraël Ba Aliya», a accusé le parti ultra-orthodoxe de menacer l’unité nationale. Le chef de groupe du parti «Yisraël Ba Aliya», Yuli Edelstein, a demandé au Premier Ministre Ehud Barak d’intervenir auprès du Procureur général Elyakim Rubinstein pour qu’il diligente une enquête criminelle sur les incidents de dimanche soir à Beit Shemesh.
Et si Joerg Haider…
Lundi, le parti «Yisraël Ba Aliya» a menacé de quitter la coalition gouvernementale si le Shass n’abandonnait pas immédiatement ses attaques verbales et ses insultes contre les russophones. Mais David Benizri, l’homme par qui le scandale est arrivé, n’a aucune envie de se repentir. Cité mardi dans le quotidien «The Jerusalem Post», il se demande une nouvelle si Israël est un «Etat russe ou un Etat juif». David Benizri dirige une école religieuse juive, une «yeshiva», à Beit Shemesh.
Membre du parti «Shinui», Tommy Lapid s’est demandé «ce qui se serait passé si Joerg Haider avait suggéré que les juifs soient exilés dans des villes séparées… Israël aurait immédiatement rompu ses relations diplomatiques avec l’Autriche!» (apic/jpost/be)
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