Berne, 27décembre(APIC) A fin novembre 1988, la Commission de la CE à
Bruxelles a publié un rapport sur la pauvreté dans la Communauté européenne. Selon ce rapport, 14 millions de pauvres ou 14% de la population doivent être considérés comme pauvres: c’est-à-dire qu’ils gagnent moins que
la moitié du revenu moyen des pays concernés. Les causes en sont, dit le
rapport, le chômage, le sous-emploi, l’insécurité des postes de travail et
le travail sous-payé, et le nombre croissant de familles monoparentales.
Au début décembre 1988, la littérature suisse relative aux problèmes de
la pauvreté s’est également enrichie d’une publication nouvelle. Dans une
étude consacrée au phénomène de la nouvelle pauvreté et fondée sur une enquête entreprise à Bienne, Manuela Rickenbach constate que 18% des Biennois
sont touchés par la pauvreté. Cette étude cite comme causes, le chômage, la
maladie, le petit crédit et les problèmes de dépendance.
Le terme de «nouvelle pauvreté» fait depuis assez peu de temps partie du
vocabulaire de la politique sociale. Dans les années 50, on croyait encore
dans les pays industrialisés que la pauvreté ne constituerait plus longtemps un problème. On se trouvait alors au début d’une longue période de
haute conjoncture, et même de «boom économique». Mais au cours des années
soixante, déjà, bien des spécialistes de la société occidentale redécouvrirent la pauvreté. Ils furent suivis dans les années septante par certains
politiciens; furent alors aussi lancés de nombreux programmes de lutte contre la pauvreté.
Au niveau international, l’OCDE s’attacha à ce thème dès 1976. Par la
suite, il y eut en 1981 la première étude sur la pauvreté, faite par la
Communauté européenne, et en 1984, le rapport de l’Organisation internationale du travail sur l’évolution de la sécurité sociale au cap du 21e
siècle. Depuis ces dernières années en Suisse, la problématique de la
pauvreté est aussi un thème d’études scientifiques. Plusieurs chercheurs
s’y sont attelés, le problème fut également porté devant le Parlement, ou
plusieurs postulats furent présentés. Tous demandent un rapport sur
l’ampleur, les causes et les conséquences de la «nouvelle pauvreté». En
même temps qu’est réclamé un catalogue de mesures, ou un programme de soutien pouvant être entrepris par la Confédération, les cantons et les communes, voire par les organisations et oeuvres de secours privées.
Selon la Confédération des syndicats chrétiens de Suisse, il convient
aussi d’introduire à ces différentes études la définition de la «nouvelle
pauvreté», la répartition personnelle du revenu et de la fortune, la détermination de la ou des limites de la pauvreté, la typologie de la pauvreté
immatérielle ainsi que la liste des groupes de population à risque de
pauvreté accrue. Cela dans le but, dit-elle, d’élaborer un programme suisse
d’aide et de prévention. (apic/csc/pr)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/suisse-combattre-la-nouvelle-pauvrete-271288/