Seul le pape connaît cette information
Rome, 22 février 1998 (APIC) Jean Paul II a nommé deux cardinaux «in pectore», lors de l’annonce du Consistoire le 18 janvier dernier, c’est-à-dire «dans son cœur», mais sans pouvoir en révéler les noms. Il est resté tout aussi discret sur ce point lors de la tenue du Consistoire de samedi.
Les interprétations les plus diverses ont circulé à cet égard, allant d’évêques vivant dans des pays à risques comme l’Algérie, le Vietnam, le Soudan, la Chine, le Rwanda, mais aussi pour certains observateurs italiens, pouvant concerner des évêques italiens en poste à la Curie romaine. Autant d’interprétations sans aucun fondement réel, car seul le pape détient cette information.
C’est la seconde fois de son pontificat que Jean Paul II procède ainsi. Lors de son premier consistoire en 1979, le pape s’était réservé un nom «in pectore», révélé en 1991, lors de second Consistoire. Il s’agissait de l’évêque de Shanghai (Chine Continentale), Mgr Ignatius Gong Pin-mei, né en 1901, aujourd’hui le plus âgé des cardinaux.
Précisions du secrétaire du Collège cardinalice
Radio Vatican, dans son bulletin de vendredi a interrogé Mgr Jorge Maria Mejia, secrétaire de la Congrégation pour les évêques, mais aussi secrétaire du Collège cardinalice. Ce dernier a tenu à faire les précisions suivantes:
«Il est plusieurs fois arrivé dans l’histoire de l’Eglise, a précisé Mgr Mejia, que des papes tiennent à ne pas révéler le nom de plusieurs cardinaux créés par eux. C’est surtout arrivé pour des raisons politiques. La possibilité du cardinal ’in pectore’ n’est pas d’institution récente», a-t-il ajouté. Cette coutume remonte, selon les historiens au XV°siècle avec le pape Alexandre VI.
Radio Vatican fait remarquer en outre que le canon 351 §3 ne donne pas au cardinal «in pectore» les devoirs et les droits qui incombent aux autres cardinaux. Il faut que son nom soit rendu public par le pape pour que ces droits et devoirs soient effectifs. Ainsi, un cardinal «in pectore» ne peut être associé au Collège cardinalice, ni n’a le droit d’élire le pape».
En revanche, il peut arriver qu’un cardinal «in pectore» ne devienne jamais cardinal, si le pape qui serait mort entre temps, n’avait pas laissé de mentions écrites explicites, ou si son successeur ne désire pas nommer la personne pressentie : «Il appartient à la discrétion du pape, souligne Radio Vatican, de faire connaître ou non son choix «in pectore», ou de laisser ou non des indications écrites. Mais l’absence de publications de la nomination pendant la vie du pape, ne lie évidemment pas le successeur qui bénéficie d’une liberté souveraine de décision». (apic/imed/ba)
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