Aux côtés de l’évêque marseillais, le cardinal espagnol Juan José Omella Omella s’est refusé à «faire des prophéties» tout en assurant que les cardinaux étaient «ouverts» à ce qu’il se passerait, alors que le pape est hospitalisé depuis une semaine pour une infection respiratoire et que cette situation relance le débat d’une éventuelle renonciation.
«Je ne suis pas affolé», a déclaré le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, alors que l’attention médiatique est braquée depuis le 14 février sur l’hôpital Gemelli de Rome. Le pontife y est traité pour une infection polymicrobienne et une pneumonie touchant les deux poumons. Venu présenter le projet d’un navire-école qui sillonnera la Méditerranée cette année, le Français a confié ressentir ces jours-ci «une inquiétude familiale». «C’est comme quand mon père était à l’hôpital juste avant Noël. Il y a de l’inquiétude c’est normal, c’est comme quelqu’un de la famille», a-t-il ajouté.
Le cardinal Aveline a indiqué aux journalistes – dont l’agence I.MEDIA – qu’il n’avait pas parlé de vive voix au pape depuis son hospitalisation. Il a souligné la résistance du pontife de 88 ans à la fatigue, se souvenant que le pape lui avait dit un jour: «Tous les gens autour de moi sont plus fatigués que moi». Et de plaisanter: «Il fait partie de ces gens [qui], si l’on veut vraiment qu’ils se reposent, il faut [les] hospitaliser.»
Réagissant à des propos récents du cardinal italien Gianfranco Ravasi évoquant une démission prochaine – une thématique qui prend de l’ampleur ces dernier jours –, l’archevêque de Marseille a reconnu que «tout est possible», tout en ne sachant «rien» de ce qu’il se passera. Il s’est refusé à «anticiper» ou à «spéculer sur la santé du pape».
Le 266e pape est «un combattant», a encore souligné le cardinal Aveline, mais pas «au sens guerrier du terme». Il «est assez lucide et libre» pour prendre la décision de démissionner, a-t-il poursuivi avant d’affirmer: «S’il estime que c’est la meilleure chose pour le bien de l’Église, il le fera.» Si l’Église «n’est pas en suspens» et que «la vie de l’Église continue», la perspective d’un prochain conclave est une question qui se pose pour les cardinaux, a aussi admis le cardinal Aveline. «Un jour ou l’autre, cela devra venir.»
À ses côtés, le cardinal Juan José Omella Omella, archevêque de Barcelone, a estimé également que «le pape sait ce qu’il doit faire» et qu’il prendra sa décision «en conscience». «Benoît XVI a pris le chemin de la démission, je respecte sa décision; Jean-Paul II a voulu continuer jusqu’à la fin et je respecte sa décision», a-t-il insisté.
Le prélat espagnol, membre du cercle rapproché des cardinaux conseillant le pape François – le «C9» –, s’est donc refusé à «faire des prophéties sur ce qu’il va se passer». Il a repoussé l’idée selon laquelle les cardinaux seraient en train de préparer activement le prochain conclave. «On est ouverts, on est tous dans les mains de Dieu», a-t-il affirmé en soulignant «qu’avec un pape ou un autre, l’Église continue à faire son chemin».
«Plus (le pape François) vivra, mieux ce sera», a-t-il aussi affirmé en saluant le «chemin de renouveau» que le 266e pape avait entrepris dans l’Église, et qui doit être selon lui «mené à son terme». «Je prie pour le pape et j’attends des nouvelles mais avec paix, avec confiance», a-t-il dit. Et «si un conclave est convoqué on le fera, ça ne m’enlève pas le sommeil, ni [ne m’empêche] de travailler normalement. Si ça arrive, on verra», a-t-il conclu. (cath.ch/imedia/hl/ak/rz)
I.MEDIA
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