La Session diocésaine de LGF au défi du changement

Le second volet de la Session diocésaine de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF) sur le thème «Osons le changement! Et maintenant, que faisons-nous?», s’est déroulé à Renens (VD) le 14 février 2025. L’occasion pour les quelque 1000 participants au total de tester la synodalité au sein de l’Église.

La Session diocésaine a rassemblé, le 14 février, 300 prêtres, diacres et agents pastoraux laïcs dans l’église Saint-François de Renens, rapporte le Service communication de l’Église catholique dans le canton de Vaud, dans un compte rendu. Mais, au total, près de 1’000 personnes ont participé à l’événement, puisque, le 13 février, les unités pastorales (UP) aux quatre coins du diocèse s’étaient réunies pour une démarche synodale «décentralisée», afin de «discerner collectivement quelles transformations missionnaires sont nécessaires dans notre contexte pastoral».

À travers des temps de prière, de lecture, de questionnement et de partage, les agents pastoraux ont proposé des projets à développer, des missions à adapter, des activités à transformer, etc, explique le Service de communication de l’Église catholique dans le canton de Fribourg.

Poursuivre la route

Mgr Charles Morerod, évêque de LGF, avait en effet souhaité que cette session diocésaine, qui était la continuité de la journée du 7 mai 2024 (premier volet), se déroule de manière synodale. Pour cette raison la session a eu lieu dans différents endroits et en plusieurs temps.

A Renens, le premier module de la Session, intitulé «Poursuivons la route», a permis d’exposer des pistes concrètes issues des réflexions des cinq régions diocésaines (Vaud, Fribourg-région francophone, Fribourg-région germanophone, Neuchâtel, Genève).

De nombreuses propositions ont émergé des divers cantons, telles que la constitution de petites communautés d’accueil, par exemple dans les prisons, les EMS, ou auprès des personnes toxicodépendantes. D’autres idées pour «renforcer les liens communautaires» se sont faites jour: des lieux d’accueil au fond des églises, une roulotte itinérante, une présence sur les marchés, des homélies dialoguées, des balades spirituelles, ou encore le développement de la pratique de la conversation dans l’Esprit. Mgr Morerod a retenu la suggestion des homélies dialoguées.

Devenir une Église de l’écoute

L’abbé Olivier Humbert, curé modérateur de l’Unité pastorale Mont-Blanc à Genève, a relevé cinq éléments essentiels issus des réflexions: l’assiduité à la vie de prière, la vie fraternelle qui nous unit dans le Christ, la formation, la vie de la charité et de service.

L’abbé Christophe Godel a présenté les trois pistes de l’Unité pastorale des Montagnes neuchâteloises. «Premièrement, nous devons apprendre à nous écouter les uns les autres avec une attitude joyeuse afin de devenir une Église de l’écoute. Deuxièmement, il faut soigner chaque communauté petite ou grande en favorisant ce qui s’y vit, tout en n’ayant pas peur de simplifier ce qui doit l’être. Troisièmement, nous avons constaté une nécessité de mieux comprendre la foi, un besoin de formation, un désir de développer la lecture de la Bible et d’avoir des liturgies de qualité.»

Bettina Gruber a résumé les réflexions de la Région diocésaine de Fribourg germanophone. Elle a noté l’importance d’endroits où les gens peuvent se ressourcer. «N’oublions pas de toujours laisser une porte ouverte, les gens doivent se sentir libres de venir, mais aussi de partir.»

Expériences du monde réformé et séculier

Une table ronde a suivi, qui était intitulée «Innover et transformer: oui, avec quelques ingrédients essentiels?». Elle a élargi la perspective au-delà du catholicisme en invitant une représentante de l’Église réformée et un acteur du monde politique. Il s’agissait de la pasteure Laurence Bohnenblust-Pidoux, conseillère synodale et coresponsable du processus «Église 29», «Ensemble bâtir l’Église», au sein de l’Église évangélique réformée du canton de Vaud, et de Jean-François Clément, syndic de Renens. Les deux intervenants ont partagé quelques-unes des impulsions qui leur ont permis d’innover dans leur domaine respectif.

Laurence Bohnenblust-Pidoux a souligné l’importance, dans les communautés ecclésiales, de la collaboration et de la diversité. Dans son processus Église 29, l’Église évangélique réformée du canton de Vaud va passer de 86 paroisses à 25. L’Église évangélique réformée va créer des ‘ecclésioles’, communautés paroissiales qui conjugueront diversité et proximité en représentation du tissu paroissial dans les territoires.

Créer des lieux d’accueil pas forcément liés à des célébrations

Jean-François Clément a rappelé diverses initiatives réalisées dans sa commune en réponse aux besoins de la population et à l’écoute des personnes en précarité – en particulier les migrants et les femmes vivant dans la rue. L’occasion pour l’élu de saluer le travail de la pastorale de rue. La commune de Renens compte 130 nationalités différentes. «Dans cette commune tout nouveau membre est accueilli avec son parcours singulier», a assuré le syndic.

Lors de l’envoi en mission Mgr Morerod a redit l’urgence, pour l’Église diocésaine, de «créer des lieux d’accueil pas forcément liés à des célébrations» et invité à l’action: «On ne peut pas tout faire, mais il faut essayer.»

Toutes les réflexions faites par les agents pastoraux et les bénévoles dans les décanats et les unités pastorales ont été transmises au comité de pilotage qui a organisé la session. (cath.ch/com/rz)

Raphaël Zbinden

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