Le groupe de lecture de Martigny, qui partage autour des écrits de Maurice Zundel, a demandé au chanoine du Grand-Saint-Bernard José Mittaz de proposer une conférence à l’occasion des 50 ans de la mort du prêtre et théologien neuchâtelois, décédé à Lausanne en 1975. Le groupe sera représenté aux conférences et l’un ou l’autre participant témoignera de son lien avec «ce génie de la pensée et de la spiritualité».
«Vulnérabilité et espérance. Deux dispositions du cœur pour qualifier une présence authentique et humaine, celle que nous avons besoin de recevoir et celle que nous aspirons à offrir», peut-on lire dans la présentation des conférences. Intitulées «Vulnérabilité et espérance, des repères pour aujourd’hui», elles auront lieu dans les deux localités valaisannes de Martigny et Orsières, les 17 et 18 février.
«La pensée et l’existence de Maurice Zundel ont été éprouvées au creuset des conflits mondiaux du XXe siècle et par l’ostracisme que l’Institution ecclésiale lui a fait subir à cause de son originalité et de sa liberté intérieure», note José Mittaz.
Né à Neuchâtel le 21 janvier 1897, Maurice Zundel est influencé par sa grand-mère maternelle, protestante, qui lui donnera le goût de l’Évangile et éveillera en lui un sens critique que le catholicisme étroit et fermé de l’époque ne connaît pas.
Après avoir fréquenté l’école publique à Neuchâtel, il rejoint le collège de l’Abbaye d’Einsiedeln (SZ) d’où il gardera un souvenir ébloui de la liturgie et le goût du silence. Il étudie ensuite la théologie à Fribourg et y ordonné prêtre en 1919.
Nommé vicaire à Genève, il abandonne rapidement l’enseignement sec des dogmes et le système thomiste enseignés à l’université pour une vie de témoignage de l’amour divin basé sur la relation, la générosité et l’attention aux pauvres. Influencé par la pensée de François d’Assise, la pauvreté prend une place essentielle dans sa vie: il n’aura de cesse à vivre et à appeler à la désappropriation de soi, seule voie pour répondre à l’Amour divin, seule façon d’être vraiment libre.
Jugé trop original par son évêque, il est exilé et envoyé en Italie (il obtient un doctorat en philosophie à Rome en 1927), en France et en Angleterre. En 1939, il se rend au Caire où, retenu par la guerre, il sert comme aumônier du couvent de Matarieh tout en côtoyant l’islam et le Coran. Dès 1946, il est nommé prêtre-auxiliaire à Lausanne, où il restera jusqu’à sa mort le 10 août 1975. (cath.ch/com/arch/rz)
Raphaël Zbinden
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