«20 % des prêtres locaux présentent des difficultés psychologiques, judiciaires ou morales», a relevé Mgr Touvet lors d’une conférence de presse, le 14 janvier 2025, relayé par l’hebdomadaire français La Vie. Tel est l’un des dossiers sensibles dont a hérité le nouvel évêque de Fréjus-Toulon, suite à la démission de Mgr Dominique Rey, qui était à la tête de ce diocèse depuis 2000.
Le diocèse varois suscitait une attention accrue de Rome depuis déjà plusieurs années. A la demande du Vatican, le diocèse avait suspendu, le 2 juin 2022, les ordinations sacerdotales prévues trois semaines plus tard. En question, le manque de discernement pour les séminaristes et leur formation. Le Saint-Siège reprochait notamment au séminaire de La Castille de faire entrer à tous vents, sans le discernement requis, des futurs prêtres qui en seraient sortis insuffisamment formés. Des séminaristes au profil parfois fragile, refusés par d’autres évêques. Un nombre anormal d’abandons du ministère sacerdotal a été, parallèlement, observé.
Des cas d’abus ont également affecté l’épiscopat de Mgr Rey. L’affaire impliquant le Père Thierry de Roucy, fondateur de Points-Cœur, qui a été excommunié, a particulièrement fragilisé le diocèse de Fréjus-Toulon où il avait été incardiné.
L’accueil à Toulon de communautés nouvelles et de jeunes venant de diocèses extérieurs a également été pointé du doigt. Aux côtés de communautés également présentes dans de nombreux diocèses de France, dont un certain nombre de traditionalistes, figurent des groupes venant de l’étranger, notamment du Brésil, actifs dans l’évangélisation, avec dans leur rangs ou à leur têtes des personnalités controversées.
Constatant ces difficultés, le Vatican a nommé Mgr François Touvet coadjuteur du diocèse en novembre 2023. Lors de la conférence de presse, il a assuré que «le Var est, et restera, une terre d’accueil, mais avec beaucoup d’attention et de prudence.» Le nouvel évêque a promis d’accompagner les communautés une à une, admettant que «certaines sont fragiles, d’autres ont un beau rayonnement». Le cas des Missionnaires de la Miséricorde Divine, attachés à la messe préconciliaire, avait été notamment mentionné. Mgr Touvet a pourtant assuré «n’avoir pas de problème particulier avec eux».
II va devoir également aborder la situation financière du diocèse qui enregistre «un déficit structurel» de deux millions d’euros, ne permettant plus de rémunérer les prêtres et les salariés. «Nous allons devoir trouver d’autres sources de financement et assainir les finances», a averti François Touvet. Une mauvaise gestion économique et des investissements financiers douteux seraient à l’origine de cette situation.
Le prélat est resté malgré tout positif pour l’avenir. «C’est un magnifique diocèse avec une belle volonté missionnaire, une pastorale des jeunes vivantes et une diversité sacerdotale qu’il faut encourager.» (cath.ch/lavie/arch/rz)
Raphaël Zbinden
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