Devenu Echo Magazine en 1997, le journal édité à Genève a diversifié son lectorat et adouci sa ligne sans rien renier de ses racines chrétiennes. «Aidons à secouer l’indifférence et l’effrayante inconscience d’un grand nombre»: le ton de l’éditorial du premier numéro de L’Echo Illustré était combatif. S’inquiétant des publications immorales (abusant du fait divers ou approuvant le divorce) proposées aux catholiques romands, ses dirigeants voulaient leur offrir une saine lecture guidée par la foi et l’espérance, posant un regard de croyant sur l’actualité.
La marche en avant des chrétiens doit être confiante, digne et féconde, lit-on dans ce numéro daté du 18 janvier 1930. Celui-ci faisait également la promotion de l’assurance contre les accidents réservée aux abonnés.
Appuyé par l’Eglise et par plusieurs titres romands au moment de son lancement – Le Pays, La Liberté, Le Nouvelliste Valaisan, Le Courrier de Genève et L’Echo Vaudois sont remerciés pour la distribution du numéro spécimen à la fin 1929 –, L’Echo Illustré espérait le soutien des catholiques. Il en allait, écrivait-il, de leur devoir de «mettre la presse au premier plan». Il ne fut pas déçu: les souscriptions augmentèrent rapidement, passant en deux ans de 5’000 à 10’000 et atteignant un pic de 40’000 dans les années 1960.
L’Echo Magazine (le nom a changé en 1997) a évolué avec son temps – les dessins humoristiques de 1930 ne seraient pas publiés aujourd’hui – et son lectorat s’est élargi et diversifié, ne se limitant plus aux seuls catholiques. Totalement indépendant de l’Eglise, le journal n’en demeure pas moins fier de ses racines chrétiennes et fidèle à ses valeurs et à ses missions: porter une attention particulière aux plus faibles, s’intéresser aux familles, donner la parole à des personnes qui inspirent par leur engagement, montrer la beauté à travers l’art également, prendre le temps de la réflexion et inscrire l’homme dans une transcendance nourrie d’espérance.
Passé à un rythme bimensuel en début d’année du fait de l’environnement économique difficile l’Echo Magazine tire aujourd’hui à 9’200 exemplaires et a la joie de compter sur des abonnés fidèles: des abonnements conclus en 1930 sont toujours actifs, repris par des enfants, petits-enfants, arrières-petits-enfants de l’abonné d’origine. De nombreux lecteurs suivent leur journal depuis plusieurs décennies.
Le numéro du 16 janvier reviendra sur l’histoire de l’Echo – notamment sur le procès qui l’opposa à Paris-Soir qualifié de pourrissoir en 1938 – et sur la fidélité de ses lecteurs. (cath.ch/com/mp)
Maurice Page
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