L’«Echo magazine» paraîtra toutes les deux semaines dès 2025

Dans une lettre adressée début décembre à ses lecteurs, l’hebdomadaire Echo magazine annonce qu’il «doit se résoudre à passer à un rythme bimensuel à partir de janvier» 2025. «La ligne rédactionnelle du magazine restera la même, précise Jérôme Favre, son rédacteur en chef, car il s’agit d’une décision économique et non rédactionnelle.»

«C’est une nouvelle un peu triste, alors même que l’Echo magazine se prépare à fêter début janvier les 95 ans de sa création», confie à cath.ch Jérôme Favre, mais elle est symptomatique de l’état général de la presse écrite suisse.

Si l’hebdomadaire peut compter sur des abonnés fidèles de longue date, cette configuration a un prix: un vieillissement de son lectorat, qui va de pair avec un nombre important de décès parmi ses abonnés. «En tant que journal ›familial chrétien’, on souffre de deux phénomènes conjoncturels: le désintérêt pour la presse payante d’une part, et l’éloignement et la prise de distance avec les questions religieuses d’autre part», souligne Jérôme Favre. L’hebdomadaire romand est ainsi passé de 12’000 abonnés en 2019 à 9000 à l’heure actuelle.

Ce à quoi il faut s’attendre

Le nouveau magazine paraîtra dès le 2 janvier 2025 toutes les deux semaines, et son contenu se déclinera sur 64 pages au lieu des 48 pages actuelles par semaine. Ce qui induira pour Dominique-Anne Puenzieux, directrice de Saripress, la société éditrice de l’hebdomadaire chrétien, une économie en termes de frais d’envoi et d’impression, sans passer par la case compression de personnel si habituelle aujourd’hui dans la presse.

Jérôme Favre, rédacteur en chef de «L’Echo magazine» | © L’Echo Magazine

Cette décision a été prise par la direction cet automne, en concertation avec la rédaction. «Nous avons pris le temps de réfléchir au renouvellement du contenu du journal avant d’annoncer à nos abonnés le changement, car même s’il ne s’agit pas de tout révolutionner, cela aura des conséquences sur nos choix rédactionnels, confirme le rédacteur en chef. Avec un rythme bimensuel, nous nous éloignons forcément un peu de l’actualité. Il nous faut repenser un certain nombre de pages, comme le point chaud ou la semaine en images. Le point chaud sera un peu moins ›chaud’, et se rapprochera du décryptage d’une actualité récente plus en profondeur, avec un angle original.»

Le plus problématique, et cela l’est déjà à l’heure actuelle, c’est lorsqu’un événement très important arrive le lendemain du bouclage, comme lors du décès du pape Benoît XVI, le 31 décembre 2022. L’information ne pourra être dorénavant traitée par l’Echo magazine que deux semaines plus tard. Pourrait-on imaginer de la voir en temps sur le site internet du bimensuel? «Tout à fait, d’ailleurs c’est ce que nous avions fait lors du décès de Benoît XVI. Le site, son graphisme plus particulièrement, va être remis à jour dans le courant de l’année prochaine.»

La photo retrouvera ses droits

Des questions plus «techniques» se posent encore avec ce passage à une publication bimensuelle. Que faire, par exemple, du «commentaire du dimanche» portant sur l’Évangile ou sur une des lectures de la messe dominicale? Le chroniqueur pourra décider de faire porter son billet sur le texte du seul dimanche en cours ou sur celui du dimanche précédent aussi.

Jérôme Favre se réjouit aussi du côté encore plus magazine que l’Echo va prendre. Le Grand Reportage, qui a déjà 6 pages aujourd’hui, en gagnera 2. «Notre idée est de donner un peu plus de place aux photos. C’est quelque chose qu’on avait un peu perdu avec le changement de maquette de 2022. Nous renforcerons à nouveau le côté ›illustré’ auquel tenaient beaucoup nos fondateurs», comme une référence au premier nom de l’hebdomadaire, L’Echo illustré, sorti de presse à Genève le samedi 18 janvier 1930, sous la houlette de l’abbé Henri Carlier, rédacteur en chef de l’époque. »Certaines pages en ce temps étaient composées presque exclusivement de textes, et d’autres articles extrêmement courts, avec de très grandes photos», remarque encore le rédacteur actuel.

L’équipe de l’Echo magazine est fière de cet ancrage historique, note-t-il. Depuis le début de son existence, l’Echo se définit comme un périodique chrétien et familial, et cela ne changera pas: «Nous ne sommes pas dans une phase de réorientation du journal. Bien sûr, nous devons renouveler notre lectorat, ou plutôt le compléter, mais sans renier ce qui fait notre identité depuis 95 ans. Nous porterons encore et toujours notre dimension chrétienne, dans les pages religions bien sûr, mais plus largement dans les valeurs qui nous animent, comme l’œcuménisme et l’attention aux plus faibles.» (cath.ch/lb)

Lucienne Bittar

Portail catholique suisse

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