«La Suisse a appelé à tout mettre en œuvre pour qu’elles puissent rentrer chez elles en toute sécurité si elles le souhaitent, et à préserver leurs droits conformément au droit international», écrit la conseillère fédérale.
En septembre 2023, plus de cent mille civils arméniens avaient été chassés de leur foyer au Haut-Karabakh par l’armée azerbaïdjanaise. «Cette agression a détruit l’une des plus anciennes communautés chrétiennes du monde et a été qualifiée par des experts juridiques internationaux d’acte de nettoyage ethnique et de possible génocide», souligne CSI.
L’organisation de défense des droits de l’homme salue aujourd’hui l’engagement de la présidente de la Confédération. Le CSI l’avait interpellée par lettres le 25 septembre et le 5 novembre 2024 à propos de la position de la Suisse sur le Haut-Karabakh. Dans leur lettre du 25 septembre, les responsables de l’ONG, John Eibner et Simon Brechbühl, soulignaient que leur appel précédent, adressé en 2023 à Ignazio Cassis, alors président de la Confédération, était resté sans effet: «Nous regrettons vivement que le Conseil fédéral n’ait pas réagi à l’alerte au génocide lancée par Christian Solidarity.»
Le CSI demande à la Confédération de contribuer activement à la promotion de la paix dans le Caucase du Sud en convoquant un forum de paix. Une motion intitulée Forum sur la paix dans le Haut-Karabakh. Permettre le retour de la population arménienne a été déposée en ce sens par la Commission de politique extérieure du Conseil national (CPE-N), rappelle à ce propos Viola Amherd dans sa réponse. Le but serait de permettre un dialogue entre l’Azerbaïdjan et les représentants du peuple arménien du Haut-Karabakh, sous supervision internationale ou en présence d’acteurs internationaux pertinents, afin de négocier le retour sûr et collectif de la population arménienne historiquement installée dans cette région.
L’ONG suisse avait formulé plusieurs autres pistes d’action dans sa lettre du 25 septembre. Elle demandait notamment à la Confédération de s’assurer que les entreprises suisses ne profitent pas des projets d’implantation dans cette région et qu’il leur soit donc «interdit de participer à la reconstruction du Bakou, région ethniquement et culturellement divisée».
Dans sa réponse au CSI, la présidente de la Confédération rappelle qu’il n’existe aucune base juridique pour ce faire, car «la communauté internationale n’a pas adopté de sanctions contre l’Azerbaïdjan que et le Haut-Karabagh appartient à l’Azerbaïdjan en vertu du droit international». Le Conseil fédéral attend toutefois que ces entreprises respectent les droits de l’homme à l’étranger, précise néanmoins la présidente suisse. (cath.ch/com/lb)
Lucienne Bittar
Portail catholique suisse
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