Chamboulement climatique, nature en folie, guerres de toutes parts, crises économiques, famines et épidémies, politiques mafieuses, repris de justice aux commandes, notre monde fait naufrage. À bout de promesses, il sombre dans le non-sens. Situation de fin et de catastrophe, dont voulaient rendre compte les vieux mythes évoqués par Jésus: astres en folie, cieux bouleversés, mer et flots déchainés à en mourir de peur.
Et, au milieu de ces désastres, Jésus qui se veut rassurant!
La description fantasmagorique de la fin des temps n’est pas un épouvantail destiné à terroriser les pauvres humains. À chaque époque sa culture, ses mythes, sa sensibilité. Si Jésus évoque l’apocalypse avec des images de son époque, il insiste moins sur le chamboulement final que sur sa signification pour l’humanité.
«Ce que nous éprouvons comme un chaos n’est que le prélude d’une présence… Jésus désamorce l’angoisse»
Le grand ébranlement de la nature ne doit pas nous affoler. Tout se secoue comme une vieille carcasse, parce que le monde, à bout de souffle, n’a plus de promesse pour demain. Il franchit une nouvelle étape. Ce que nous éprouvons comme un chaos n’est que le prélude d’une présence.
Jésus désamorce l’angoisse: comme qui attend un hôte longuement désiré, préparez-vous à vous laisser surprendre par une rencontre. Ne vous aplatissez pas, redressez-vous, mettez-vous debout pour accueillir celui qui vient. Les prophètes, ces gardiens des attentes de l’humanité, l’ont vu arriver sous l’aspect d’un Fils d’Homme auquel appartiennent domination, gloire et royauté… (Dn 7, 13-14).
«Jésus invite à rester debout et à regarder en avant sans céder à la panique»
En reprenant à son compte leur prophétie, Jésus s’est identifié à ce mystérieux porteur des promesses les plus folles capables d’émouvoir le cœur de chacun. Lentement, progressivement, dans une chair humaine endossée à Bethléem, il travaille le monde pour le ramener vers son vrai destin, le jour où Dieu sera tout en tous (1 Co 15, 28).
Les crises et les chamboulements du monde nous inquiètent? L’avenir nous angoisse? Jésus invite à rester debout et à regarder en avant sans céder à la panique. Vivre au présent, être en alerte pour ne pas manquer le rendez-vous, en évitant deux écueils: croire que c’est pour tout de suite, ou se résigner en laissant tout tomber. Les soucis de la vie, l’argent, le consumérisme, la santé, la carrière nous alourdissent et nous rivent au présent?
«Quotidiennement, le Fils de l’Homme est à la porte et demande d’entrer…»
Un regard accueillant vers celui qui déjà vient sous le voile de toute rencontre, la prière ce clin d’œil plein de confiance au-delà de soi-même nous aideront à tenir au milieu des turbulences. Quotidiennement, le Fils de l’Homme est à la porte et demande d’entrer: «Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi.» (Ap 3, 20).
Pierre Emonet SJ | Vendredi 29 novembre 2024
Lc 21, 25-28.34-36
En ce temps-là,
Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
« Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles.
Sur terre, les nations seront affolées et désemparées
par le fracas de la mer et des flots.
Les hommes mourront de peur
dans l’attente de ce qui doit arriver au monde,
car les puissances des cieux seront ébranlées.
Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée,
avec puissance et grande gloire.
Quand ces événements commenceront,
redressez-vous et relevez la tête,
car votre rédemption approche.
Tenez-vous sur vos gardes,
de crainte que votre cœur ne s’alourdisse
dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie,
et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste
comme un filet ;
il s’abattra, en effet,
sur tous les habitants de la terre entière.
Restez éveillés et priez en tout temps :
ainsi vous aurez la force
d’échapper à tout ce qui doit arriver,
et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »
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