L’évangile de ce dimanche et les textes qui l’accompagnent apparaissent à première vue, sombres et catastrophiques… Où se trouvent l’espérance? Et bien aussi paradoxale que cela puisse paraître, Marc nous invite précisément à la confiance, à l’espérance et au regard du cœur…
Ce passage en est un subtil exemple. Mettons-nous à l’écoute de Jésus qui nous dit: «laissez-vous instruire par la comparaison du figuier: dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche». Pourquoi un tel décalage? Pour nous aider à Le rencontrer et à nous laisser accompagner par Lui qui ne veut perdre aucun de celles et ceux qui Lui ont été donnés (Jn 17, 23-26)
«N’ayons pas peur des détours dans nos vies»
Jésus au travers de son «récit catastrophe» nous fait faire un détour comme il a souvent l’habitude de le faire. N’ayons pas peur des détours dans nos vies. C’est souvent dans nos chemins de traverse que Dieu est le plus sensible. Et cette comparaison avec le figuier est tout particulièrement la bienvenue…
J’en relève trois signes dans l’Écriture. Tout d’abord, le figuier, apparaît dans le récit fondateur de notre humanité «ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des pagnes» (Gn 3, 7). Avec la peur, c’est la marque de notre fragilité qui constitue et notre identité et notre force? Sans cette reconnaissance, il n’y a pas d’humanité solidaire et féconde.
«Ce vigneron prend le risque de la confiance… Nous touchons là le cœur de la Bonne Nouvelle».
Ensuite, chez Luc. Rappelez-vous ce passage: «un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vient y chercher du fruit et n’en trouva pas. Il dit alors au vigneron: voilà 3 ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier et je n’en trouve pas. Coupe-le. Pourquoi faut-il encore qu’il épuise la terre. Mais l’autre lui répond: Maître laisse-le encore cette année, le temps que je bèche tout autour et que je mette du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas» (Lc 13, 6-9). Ce vigneron prend le risque de la confiance, de la patience, de l’accompagnement et l’enracine dans l’Espérance. Nous touchons là le cœur de la Bonne Nouvelle.
Enfin, ce passage chez Marc (11, 12-14): «…A leur sortie de Béthanie, [Jésus] eut faim. Voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s’il n’y trouverait pas quelque chose [à manger]. Et s’étant approché, il ne trouva que des feuilles, car ce n’était pas le temps des figues. S’adressant à lui, il dit: Que jamais plus personne ne mange de tes fruits!». Ce passage est difficile. On est choqué par la malédiction portée sur ce figuier, personnalisée d’ailleurs…
«En nous contentant de voir les choses et les gens superficiellement, nous passons à côté de l’essentiel dans notre vie»
Jésus nous fait découvrir qu’en se contentant de voir les choses et les gens superficiellement, nous passons à côté de l’essentiel dans notre vie. Dieu ne s’intéresse pas à l’apparence, à la superficialité, il regarde le cœur (1 S 16, 7) et il nous apprend à être vrai et à rendre compte ainsi de notre dignité humaine. Jésus se mettant à notre place nous en montre la limite.
La parabole du figuier nous ouvre à une lecture positive, tel un appel à veiller et à témoigner sans crainte de la Bonne Nouvelle car nous savons que «l’été est proche»!
Frère Michel Fontaine OP | Vendredi 15 novembre 2024
Mc 13, 24-32
En ce temps-là,
Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
« En ces jours-là,
après une grande détresse,
le soleil s’obscurcira
et la lune ne donnera plus sa clarté ;
les étoiles tomberont du ciel,
et les puissances célestes seront ébranlées.
Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées
avec grande puissance et avec gloire.
Il enverra les anges
pour rassembler les élus des quatre coins du monde,
depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel.
Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier :
dès que ses branches deviennent tendres
et que sortent les feuilles,
vous savez que l’été est proche.
De même, vous aussi,
lorsque vous verrez arriver cela,
sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte.
Amen, je vous le dis :
cette génération ne passera pas
avant que tout cela n’arrive.
Le ciel et la terre passeront,
mes paroles ne passeront pas.
Quant à ce jour et à cette heure-là,
nul ne les connaît,
pas même les anges dans le ciel,
pas même le Fils,
mais seulement le Père. »
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