Le numéro deux du Saint-Siège a lu, en anglais, un message du pape François. La COP29 offre l’occasion de montrer qu’il existe «une communauté internationale prête à dépasser les particularismes et à placer au centre le bien de l’humanité et de notre maison commune», a déclaré le cardinal Pietro Parolin au nom du pontife.
Il a reconnu que «la COP29 se déroule dans un contexte marqué par une désillusion croissante à l’égard des institutions multilatérales et par de dangereuses tendances à ériger des murs», semblant pointer, sans le nommer, le futur président américain Donald Trump. Celui-ci ne prenant ses fonctions que le 20 janvier 2025, ce sont encore les équipes du président sortant Joe Biden qui représentent les États-Unis dans cette conférence.
«L’égoïsme – individuel, national et des groupes de pouvoir – alimente un climat de méfiance et de division qui ne répond pas aux besoins d’un monde interdépendant dans lequel nous devrions agir et vivre comme les membres d’une seule famille habitant le même village mondial interconnecté», a expliqué le cardinal Parolin. Il reprenait les termes d’une audience générale du pape François en septembre 2020.
Réitérant les appels du pape François à l’annulation des dettes des pays insolvables dans la perspective du Jubilé 2025, le cardinal Parolin a appelé à «trouver des solutions qui ne compromettent pas davantage le développement et la capacité d’adaptation de nombreux pays déjà accablés par une dette économique écrasante».
«Dans le cadre du débat sur le financement de la lutte contre le changement climatique, il est important de se rappeler que la dette écologique et la dette extérieure sont les deux faces d’une même pièce, qui hypothèque l’avenir», a-t-il averti. «L’indifférence est complice de l’injustice. J’en appelle donc à ce que, dans la perspective du bien commun, nous puissions démasquer les mécanismes d’autojustification qui nous paralysent si souvent.»
«L’heure n’est plus à l’indifférence», a martelé le secrétaire d’État. «Nous ne pouvons pas nous en laver les mains avec de la distance, de l’insouciance, du désintérêt. C’est le véritable défi de notre siècle.» Espérant «un accord ambitieux», le cardinal Parolin a assuré les participants de son soutien et de celui du pape François «afin de rendre un service efficace à l’humanité, pour que nous puissions tous prendre la responsabilité de sauvegarder non seulement notre propre avenir, mais aussi celui de tous».
La COP29, qui se déroule jusqu’au 22 novembre 2024 à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, rassemble au total près de 65’000 participants. L’un des enjeux de cette conférence, organisée neuf ans après la COP21 de Paris, est de trouver les financements nécessaires à la mise en place d’un fonds annuel de 1000 milliards de dollars afin d’aider les pays pauvres à lutter contre les effets du réchauffement climatique.
L’organisation de cette conférence en Azerbaïdjan suscite de nombreuses critiques, en raison du caractère autoritaire de ce régime, de ses revenus tirés de l’exploitation du gaz et du pétrole, et des exactions commises en 2020 et 2023 lors de sa reprise par la force de l’Artsakh (Haut-Karabagh). La reconquête de cette région de peuplement arménien a poussé 100’000 personnes à l’exode vers la République d’Arménie, dont les régions frontalières sont également menacées par l’Azerbaïdjan. Dans ce contexte tendu, plusieurs personnalités et organisations, parmi lesquelles L’Œuvre d’Orient, ont appelé au boycott de la COP29. (cath.ch/imedia/cv/rz)
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